desoi n'est-elle qu'une illusion? Conscience de soi= conscience de sa dignité: la dignité tient à l'existence, à la liberté. Illusion= satisfaction imaginaire d'un désir. Sommaire 1 Le Fou et le Rêveur 2 L’ experience de la conscience de soi. Descartes, Méditations métaphysiques, Première méditation, 1641 Descartes, Méditations métaphysiques, Première méditation, 1641 3 Vidéo La conscience vers la conscience de soi Le Fou et le Rêveur Pour s approcher de cette notion une première fois, essayons de comprendre que la conscience est ce qui reste quand apparemment il ne reste plus neir Suivons pour cela les pas de Monsieur Descartes et tentons de refaire le chemin que suivit sa pensée dans Les Méditations métaphysiques. Au départ, et comme souvent, tout commence par un simple constat qui finit par changer même les évidences. Ici, le constat est le suivant et vous 1 avez deja fait il arrive parfois, par hasard ou non, d’admettre pour vrai ce qui ne 1 est pas en réalité. Habituellement, le constat prend le nom d erreur ou d illusions et les choses en restent là, inchangées et familières Mais avec Descartes, ce constat va être à l’origine d’une des expériences les plus prodigieuses de l’histoire de la pensée, et de la pensée tout court • L’ experience de la conscience de soi. Explorons le chemin par nous-même si j’ai déjà pris pour vrai ce qui ne 1 était pas, comment puis-je, à l’instant même où je lis ces lignes être assure de ne pas être encore dans l’illusion ? Comment être sur de ne pas me tromper ou être trompé ? Et puisque je sais que l’on m’a déjà trompé quelques fois à propos des sujets les plus divers et même parfois au sujetdes sentiments, comment ne pas penser à présent qu’il est possible que je sois dans l’illusion bien plus que je ne le crois. Pour éloigner ce soupçon et éviter qu’il ne se transforme en crise, la solution est simple il me faut prendre le temps, une fois dans ma vie, d’examiner ce que je sais, ce que je crois ou ce que je crois savoir ; mais cela revient à douter de tout ce que je croyais vrai et même de ce que je pensais faux. Une vie ne suffirait pas à examiner tout cela ; il me faut donc une méthode qui puisse s’attaquer à la base de toutes mes opinions, à la racine de toutes mes croyances – une méthode radicale. Et de fait, mes opinions, mes croyances et mes préjugés ont un point commun je les ai eu après avoir vu, entendu, touché ou senti quelque chose, et donc toujours au départ en m’appuyant avec confiance sur mes sens. Douter de tout, c’est donc pour chacun se demander s’il peut faire confiance à ses sens. Descartes, Méditations métaphysiques, Première méditation, 1641 Maintenant donc que mon esprit est libre de tous soins, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions Or il ne sera pas nécessaire, pour arriver à ce dessein, de prouver qu’elles sont toutes fausses, de quoi peut-être je ne viendrais jamais à bout ; mais, d’autant que la raison me persuade déjà que je ne dois pas moins soigneusement m’empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables qu’à celles qui nous paraissent manifestement être fausses le moindre sujet de douter que ¡’y trouverai suffira pour me les faire toutes rejeter. Et pour cela il n’est pas besoin que je les examine chacune en particulier, ce qui serait d’un travail infini ; mais parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l’édifice, je m’attaquerai d abord aux principes sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées. Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens, ou par les sens or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. » Je sais, mieux encore je sens, que mes sens ne sont pas infaillibles il m’arrive de ne pas bien voir, entendre ou comprendre, et parfois même de confondre certains visages avec d’autres. Il arrive même à certains de prendre leurs désirs pour la réalité – ce que qualifie précisément le mot illusion. Et si j’étais fou, qui me le dirait ? Le véritable fou n’est-il pas celui qui ne s’aperçoit pas de sa propre folie ? Je suis peut-être un fou qui vit dans l’illusion en la prenant pour la réalité. Et même si je ne suis pas fou,comment puis-je affirmer connaître la réalité ? Les choses m’apparaissent maintenant tellement incertaines que je me demande si je ne suis pas en train de rêver tout cela. Et si je suis en train de rêver, je suis aussi le jouet des illusions, et si le rêve dure toute la vie… On sent bien à refaire le cheminement de Monsieur Descartes que son questionnement est toujours intime et moderne, et qu’il concerne chacun de nous, au plus profond. Il est celui de Néo dans le film Matrix, celui que nous vivons à chaque fois que notre monde vacille. Il est le cheminement personnel qui mène à la conscience de soi. Qu’est ce que cela signifie ? Cela signifie que pour pouvoir douter de tout, imaginer que je suis fou, rever sans savoir si le rêve s’arrêtera, et être trompé, il faut bien que je sois quelque chose, et plus précisément quelque chose qui pense. Et s apercevoir de cela, c’est pour chacun dans l’intensité et l’intimité de son expérience et de son cheminement prendre conscience de soi et en même temps de son existence cogito ergo sum. Descartes, Méditations métaphysiques, Première méditation, 1641 Mais je me suis persuadé qu’il n’y avait rien du tout dans le monde, qu il n y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps ; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n’étais point ? on certes, j étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n’y a donc point de doute que je suis, s’il me trompe ; et qu il me trompe tant qu’il voudra, il ne saurait jamais faire que je” ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu’après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition Je suis I existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce’ ou que je la conçois en mon esprit. » Vivre et sentir cela, c’est aussi poser deux choses – d’un côté soi ; de l’autre tout le reste. L’expérience de la conscience de soi est aussi l’expérience de sa solitude, l’expérience d’une distance infranchissable avec le monde et les autres consciences. Mais c’est aussi cette distance qui permet la différence et le recul. Une différence entre nous tous et un recul envers les choses qui nous entourent. Et l’expérience est sans limite, car même dans la solitude de ma conscience dont je sens l’existence, je ne sais pas encore qui je suis moi qui suis un être conscient. Il convient donc de se demander à présent si l’on peut se définir par la conscience, ou si au contraire la conscience, propre de l’homme en fait un etre indéfinissable. Vidéo La conscience vers la conscience de soi Vidéo démonstrative pour tout savoir sur La conscience vers la conscience de soi Post Views 256 Elleest acheminement d'un niveau de conscience noyé dans l'empirique, correspondant à l'ordre stabilisé du moi, jusqu'à l'ouverture et la reconnaissance de la réalité transcendantale, que désigne le terme « soi ». « Voie » répond à une force psychique de réalisation de soi. Ainsi, ce terme ne désigne pas un contenu de savoir ou une forme de connaissance, mais La petite histoire Il existe une légende hindouiste qui pourrait répondre, en partie, à cette question. C’est une histoire que j’ai lue lors de mon cours de yoga pour les ados, samedi dernier, et qui nous a permis de parler tous ensemble du yoga. Voici ce conte tiré d’un excellent bouquin de Michel Piquemal Les Philo-fables », albin michel LA CACHETTE INVISIBLE Autrefois, tous les humains étaient des dieux. Mais ils abusèrent tant de leurs privilèges que Brahmâ, le maître des dieux, décida de leur ôter ce pouvoir de divinité. Brahmâ organisa donc un conseil pour décider d’une cachette qui soit impossible à déceler. Les dieux mineurs prirent d’abord la parole pour suggérer Enterrons le pouvoir de divinité tout au fond de la terre ! ». Mais Brahmâ répliqua Je vois que vous ne connaissez pas bien la curiosité de l’homme ! Il fouillera, il creusera, et un jour il finira par le trouver ». Dans ce cas, jetons-le dans la profondeur des océans ! » Brahmâ soupira Je connais trop bien les hommes tôt ou tard, ils iront explorer le fond des océans et remonteront le pouvoir de divinité à la surface. Ce sont d’éternels insatisfaits. » Les dieux mineurs ne savaient plus que dire. Où donc le cacher ? Car, si nous t’en croyons, il n’est pas d’endroit, sous terre, dans le ciel ou au fond des mers que les hommes n’atteindront un jour… » Alors Brahmâ reprit la parole Voici ce que nous ferons ! Nous cacherons le pouvoir de divinité au plus profond du cœur des hommes, car c’est le seul endroit où ils ne songeront pas à aller le chercher. » Et depuis ce temps, l’homme a fait le tour de la terre, il a creusé, il a exploré, il a fouillé le fond des mers … à la recherche de quelque chose » qui se trouve en lui-même. Cherchons à l’intérieur et non pas à l’extérieur La plupart d’entre nous sommes habitués à regarder en dehors de nous pour nous épanouir. Nous vivons dans un monde qui nous conditionne à croire que les réalisations extérieures peuvent nous donner ce que nous voulons. D’une part, nous pensons que la possession d’objets, ou de biens de toutes sortes, peut nous rendre heureux. Très vite, nous nous rendons compte que cet attachement aux biens matériels n’apporte que rarement le bonheur. D’autre part, nous cherchons les réponses à nos questions, à l’extérieur. Il suffit de faire un petit tour sur internet pour être bombardé de messages proposant des recettes ou techniques, simples et rapides, pour résoudre tous nos problèmes. Par exemple, nous utilisons souvent la manipulation dans nos relations avec les autres, au travail ou à la maison. De la même façon, nous recherchons des stratégies superficielles pour apprendre la confiance en nous afin d’atteindre la réussite rêvée. Ou bien, nous avons recours à des rafistolages, des raccourcis pour essayer d’améliorer notre qualité de vie et atteindre le bonheur. Même si ces techniques peuvent amener un certain bien-être pour un temps, nos expériences nous montrent qu’elles ne peuvent remplir complètement le profond désir de quelque chose de plus». Nous nous apercevons très vite qu’il est impossible de changer en ne travaillant que sur la forme. Nous portons notre attention sur le Faire plutôt que sur L’Être, nous sommes souvent dans l’action plutôt que dans la conscience. La confiance en nos 5 sens Habituellement, notre conscience est dirigée vers l’extérieur, vers notre environnement que nous percevons grâce à nos cinq sens. Or, le toucher, le goût, l’ouïe, la vue, et l’odorat amènent des informations souvent partielles et trompeuses. Ces données ou informations sont, en effet, dépendantes de notre culture, notre éducation ou notre histoire. Petite expérience Voici un exemple très parlant tiré du livre de Stephen R. Covey, Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent » j’ai lu. Regardez pendant 10 secondes, le dessin suivant figure n°1 Figure n°1 Puis, ensuite, observez la représentation figure n°2 qui suit Figure n°2 Si vous deviez décrire cette figure n°2, vous parleriez surement d’une jeune femme, positionnée de profil, avec le visage tourné vers la droite. Si maintenant, l’expérience avait commencé avec l’observation durant 10 secondes du visage de la figure n°3, que vous retrouverez en fin d’article. Ce nouveau dessin grossier schématise, cette fois ci, le profil gauche d’une vieille femme, présentant un nez imposant et un menton caché en partie dans son chandail. Revenez à nouveau sur la figure n°2. Après une fixation suffisante de la vieille dame de la figure n°3, vous devriez alors analyser cette figure n°2 de façon très différente. Il est alors possible de voir apparaître le visage d’une vieille dame, avec un nez imposant et un menton caché en partie dans son chandail. Le trait noir que votre esprit avait pris pour le collier de la jeune fille précédemment, devient alors la bouche de cette vieille dame. Le conditionnement Cette expérience met en évidence la possibilité d’orienter notre façon de voir en fonction d’un conditionnement qui peut être culturel, sociétal ou autre. Mais la vue n’est pas le seul sens pouvant être trompé. Est ce que notre façon d’appréhender le goût épicé est identique pour un français ou un indien? Est que le son important du décollage d’un avion sera perçu de la même manière pour un enfant vivant proche d’un aéroport ou pour celui vivant dans la nature, très éloignée d’une grande ville? En fonction de nos expériences passées, de notre éducation, notre conditionnement représenté par la figure n°1 ou n°3, notre vision des choses ou des situations, de la vie figure n°2, peut être complètement différente. Vu que les 5 sens physiques peuvent être interprétés différemment en fonction de notre histoire, sans parler de nos ressentis ou émotions lors de certaines situations, nous devons alors apprendre à analyser les situations, les informations de différentes manières. Nous devons apprendre à travailler et exploiter des niveaux de conscience plus profonds et plus subtils pour faire un pas de côté, et voir les choses sous un nouvel angle. La conscience de soi Petite expérience Imaginons que vous êtes, en ce moment, en train de lire cet article, confortablement installé à votre bureau, sur votre ordinateur. Au même moment, vous pouvez choisir de vous projeter dans un coin de la pièce, et commencer à vous observer en train de lire cet article, confortablement installé à votre bureau, sur votre ordinateur. Cette façon différente de voir l’action que vous menez à un instant précis est la conscience de soi. Dans ce cas, nous sommes dans ce que l’on appelle la pleine conscience nous agissons, nous lisons cet article en nous observant nous même en train de lire notre article. A quoi ça sert d’agir en pleine conscience ? Cela permet d’une part d’être vraiment concentré sur ce que nous faisons, nous n’utilisons pas notre mental pour penser à autre chose. Comment apprécier cet article, si entre chaque mot que vous lisez, vous pensez à ce que vous allez préparer à manger, ce soir. D’autre part, cette observation de vous même dans l’action peut se focaliser sur vos ressentis ou vos émotions est-ce que vous vous sentez calme et serein lors de cette lecture? Est-ce que, au contraire, cet article vous ennuie, ou est-ce que vous vous sentez accroché, excité, agacé et pourquoi? Vivre en pleine conscience Vivre en pleine conscience permet, d’une part, de se concentrer sur le présent, sur ce que nous faisons à chaque instant. D’autre part, la conscience de soi apporte une meilleure connaissance de nous même pourquoi suis-je agacé, pourquoi est-ce que je ressens une agitation à la lecture de cet article, est-ce vraiment l’article qui me touche ou est-ce que cet article m’entraine vers une expérience, plutôt désagréable, vécue précédemment? Grâce à cette introspection, il sera alors possible de comprendre nos actions programmées, non conscientes, et résoudre les questions qui suis-je? Pourquoi suis-je ici? ou Quel est le sens de ma vie? La conscience de soi nous permet d’observer, identifier et de réfléchir sur nos réactions aussi bien physiques, mentales ou émotionnelles. Cette réflexion sur nous même, nous apporte alors un certain recul, qui est la base pour changer nos actions identifiées inappropriées », en référence à nos principes, nos valeurs, notre éthique… et non plus en fonction de nos émotions, nos blessures, notre égo. Et inversement, pour apprendre à suivre nos principes fondamentaux, nous avons besoin d’introspection pour nous libérer de nos réponses réflexes, façonnées par notre culture, notre éducation, nos croyances, notre histoire. Il est difficile, pour nous, d’imaginer un état de calme complet et de repos dans lequel les pensées, les sentiments et les émotions cessent d’être en mouvement perpétuel. Pourtant, c’est par un tel état de quiétude que nous pouvons parvenir à un niveau de compréhension, impossible à atteindre autrement. Et le yoga dans tout ça ? Le Yoga, très ancienne science spirituelle, offre un moyen direct de calmer les pensées et l’agitation du corps qui nous empêchent de savoir ce que nous sommes réellement. Le yoga est donc une auto-discipline permettant de transformer son esprit, et le mettre sous le contrôle de la conscience, pour atteindre le but ultime l’éveil. Qu’est-ce que l’éveil ? C’est vivre en harmonie, en conscience. C’est être connecté à soi, aux autres, à la nature, c’est être aligné avec ses principes, ses valeurs, avec soi. Ce serait vraiment trop restrictif de limiter le yoga aux postures ou ASANA en sanscrit ou de l’assimiler à de l’exercice physique. Le yoga est, donc, une méthode permettant de trouver la sérénité, la paix, le bonheur, à l’intérieur de soi, suivant des principes ou valeurs morales comme l’intégrité, l’humilité, la fidélité, la sobriété, le courage, la justice, la patience, ou l’application. En conclusion, la meilleur réponse à notre question Mais, en fait, c’est quoi exactement le Yoga? n’est-elle pas la suivante Essayez et dites nous ce que le yoga a changé en vous ? Namasté Figure n°3 Jepeux savoir qui je suis, mais jamais complètement, ni définitivement. Se connaître soi-même suppose de s'en donner les moyens, en commençant par la conscience de tout ce qui obscurcit la conscience. Ce travail exige la lucidité quant à ce qui me trompe et me ment, en commençant par les ruses entre moi et moi.

[box type= »bio »] Thomas Stéphane Ngameni, Doctorant en Philosophie sous la direction de Mylène Botbol-Baum. Université Catholique de Louvain, UCL, Belgique. Centre de Philosophie Pratique Europé.[/box] [learn_more caption= »Résumé » state= »open »] Cet article se propose d’élucider la nature et les enjeux de la critique acerbe qu’adresse Hans Blumenberg à la thématisation husserlienne de la mise en œuvre de la conscience réflexive dans son rapport aux contenus ou objets intentionnels. Blumenberg dénonce l’aveuglante et trompeuse certitude qui attribue à la conscience de soi la capacité de se prendre elle-même pour objet de sa visée intentionnelle sous le mode d’une immédiateté pure. La charge dirigée contre Husserl signe l’impossibilité pour la conscience de construire d’elle-même ses propres visées intentionnelles, abstraction faite du socle anthropologique qui la constitue. L’alternative proposée par cet héritier critique d’Husserl est alors celle d’un redéploiement ou d’une refonte génétique de la compréhension de la conscience réflexive fondée sur les conditions corporelles et culturelles de son existence.[/learn_more] Introduction [learn_more caption= »Sommaire »] SOMMAIRE Introduction A. Intentionnalité et conscience de soi chez Husserl Conscience et intentionnalité existentielle De l’intentionnalité à la conscience de soi B Conscience de soi husserlienne et apories phénoménologiques L’éviction husserlienne de l’anthropologie en phénoménologie. Conscience de soi et intentionnalité un rapport problématique La conscience de soi un réquisit méthodologique C Une ré-anthropologisation de la conscience de soi Du Zurück zur Sachen » au Zu den Sachen und zurück » Conscience de soi et expérience du corps propre Conclusion Bibliographie[/learn_more] L’œuvre philosophique de Hans Blumenberg est traversée par un dialogue permanent et critique avec Edmund Husserl, l’un des fondateurs de la phénoménologie. En effet, si Blumenberg est perçu comme un héritier critique de la phénoménologie, c’est parce qu’il a su écrire l’histoire des hérésies husserliennes »[1]. Loin de se contenter d’une critique minimaliste d’une phénoménologie husserlienne restée prisonnière d’un certain idéalisme transcendantal, ce philosophe s’est attaqué aux fondements et aux éléments structurels de la pensée d’Husserl. L’un des points saillants de cette critique porte sur les limites de la conception husserlienne de la conscience de soi et sa nécessaire ré-anthropologisation. Cette remise en cause d’un élément clef de la phénoménologie husserlienne n’est pas nouvelle en soi. La question de la conscience est une question complexe dans la phénoménologie de Husserl sur lequel il est d’ailleurs revenu à de nombreuses reprises et qui a été longuement reprise et critiquée par bon nombre de phénoménologues[2]. Cependant, l’originalité de la critique blumenbergienne est qu’elle permet de penser la conscience de soi non plus sous le mode d’une immédiateté interne, d’une réflexivité transparente à ses propres vécus, mais sous celui d’un détour par l’intersubjectivité, par la corporéité. L’objectif de cet article consistera à élucider la nature et les enjeux aussi bien de la critique que de l’alternative anthropologique proposées par Blumenberg. Notre analyse comporte trois moments complémentaires évoquer brièvement l’articulation husserlienne entre conscience de soi et intentionnalité ; dégager les apories de la thématisation husserlienne de la conscience de soi ; montrer que pour Blumenberg la conscience ne peut pas d’elle-même construire ses propres visées intentionnelles, mais a besoin, tel un organisme vivant, de se constituer en se rapportant au monde, à ce qui l’entoure. A Intentionnalité et conscience de soi chez Husserl La problématisation de la conscience de soi chez Husserl nécessite un bref retour à l’une des sources essentielles de la phénoménologie de ce dernier la mise en perspective de l’intentionnalité et son articulation à la conscience de soi en tant que capacité réflexive. Conscience et intentionnalité existentielle Le projet phénoménologique d’E. Husserl s’est nourri d’un idéal fonder une science des sciences, une philosophie libérée de tout préjugé. En effet, quel est le sens fondamental de toute philosophie véritable ? N’est-ce pas de tendre à libérer la philosophie de tout préjugé possible, pour faire d’elle une science vraiment autonome, réalisée en vertu des évidences dernières tirées du sujet lui-même, et trouvant dans ces évidences sa justification absolue ? Cette exigence, que d’aucuns croient exagérée, n’appartient-elle pas à l’essence même de toute philosophie ?[3] Ce désir de faire de la philosophie une science rigoureuse et autonome mènera Husserl du questionnement sur l’origine psychologique des vérités logico-mathématiques à l’analyse du rapport entre la subjectivité du connaître et l’objectivité du contenu de la connaissance. »[4] Husserl en vient à poser, comme caractère distinctif de toutes les opérations de la conscience, par opposition aux phénomènes physiques, leur nécessaire relation à un contenu ou objet intentionnel. L’élément explicatif premier de la conscience est donc l’intentionnalité basée sur une perception externe induisant une perception interne du vécu comme objet mental »[5]. Cette philosophie intentionnelle était déjà présente dans les travaux de F. Brentano, prédécesseur d’Husserl, lequel affirmait le primat de l’expérience, et rapportait tous les phénomènes psychiques à un contenu » ou vers un objet »[6] intentionnel. Brentano et Husserl réactivent ainsi, l’un et l’autre, un certain introspectionnisme moyennant un détour par l’empirisme. Husserl poussera, jusque dans ses ultimes conséquences, cette théorie de l’intentionnalité de la conscience et sa dimension constituante et aboutira à la fameuse formule Toute conscience est conscience de quelque chose »[7]. Théoriquement, la conscience husserlienne n’a pas l’abstraction d’une instance gnoséologique mais l’épaisseur d’une épreuve de soi indexée sur l’expérience du monde. »[8] Des aspects aussi essentiels de la phénoménologie husserlienne tels que la définition de la conscience par l’intentionnalité, la description de la conscience constituante, ont fait école et suscité l’obédience de philosophes tel que Sartre lequel écrivait dans La transcendance de l’ego Nous croyons volontiers pour notre part à l’existence d’une conscience constituante. Nous suivons Husserl dans chacune de ses admirables descriptions où il montre la conscience transcendantale constituant le monde en s’emprisonnant dans la conscience empirique. » [9] Il reste qu’appréhender la conscience à partir de la visée intentionnelle de la conscience et sa dimension constituante, présuppose, chez Husserl, un moment plus originaire, plus fondatif, celui de la conscience permanente de l’acte lui-même. Ici émerge la question de la conscience de soi comme approfondissement de l’intentionnalité première dirigée vers l’objet. De l’intentionnalité à la conscience de soi Brentano soulignait déjà dans ses recherches qu’il existait une liaison particulière entre l’objet de la représentation interne et cette représentation même »[10] au sens où tous les actes de visée intentionnelle s’accompagnaient d’une représentation de soi » c’est-à-dire d’une conscience interne permanente de l’acte lui-même. Il est rejoint en cela par Husserl pour qui tout vécu intentionnel doit devenir lui-même l’objet d’une intention réflexive. Par conséquent, tous les actes descriptifs doivent être soumis au principe de l’intentionnalité. Ainsi que l’affirme Rudolf Bernet, grand spécialiste de la phénoménologie, Toute réflexion sur soi ou toute perception intentionnelle de soi et de ses propres vécus est précédée par une représentation intentionnelle de soi, où ce soi est présenté et pressenti sous la forme d’un objet secondaire. »[11] Pour Husserl, la conscience n’est pas seulement livrée aux objets du monde. Elle ne multiplie ses pôles d’actes intentionnels que pour autant qu’elle est simultanément conscience de soi ou présence à soi. Ce mode d’être de la conscience est une propriété essentielle de celle-ci et une structure nécessaire. La conscience de soi est, d’après Husserl, l’instance supérieure qui fait que je me retrouve moi-même, et le même moi, dans un auto-recouvrement nécessaire. »[12] Elle est le seul mode d’exister qui soit possible pour une conscience de quelque chose »[13] puisqu’elle supervise toute visée intentionnelle de l’objet. Analogie peut être faite ici avec une sorte de synthèse identitaire de soi ou ipséité. Cette conscience de soi coïncide même chez Husserl avec une connaissance de soi Je peux itérativement apprendre à connaître mon Dasein concrètement plein en tant qu’unité egoïque, … et acquérir dans l’action synthétique de l’itération réflexive et dans la conscience originaire du toujours à nouveau » une connaissance de moi-même. »[14] En définitive, c’est concomitamment qu’Husserl articule la dimension existentielle de l’intentionnalité et la conscience de la conscience d’objet. Conscience de soi et conscience positionnelle de l’objet sont ainsi fortement corrélées. Cependant, ce rapport intentionnel de la conscience de soi à l’intentionnalité a été remis en cause par Blumenberg. La conscience de la conscience d’objet, en tant qu’unité totalisée, n’est-elle pas finalement une pure et simple construction spéculative chez Husserl ? S’atteste-t-elle véritablement sous un mode anthropologique ou existentiel ? Satisfait-elle réellement au critère de l’intuition empirique ? B Conscience de soi husserlienne et apories phénoménologiques C’est en se livrant à une véritable exégèse philosophique que Blumenberg décèle, dans la pensée husserlienne, un nombre considérable de contradictions internes, d’apories phénoménologiques. Mais cette remise en cause critique des thèses de l’auteur de la Krisis ne s’effectue qu’au creuset d’un projet philosophique original, celui justement qu’Husserl avait rejeté re-donner à la phénoménologie toute son épaisseur anthropologique. L’éviction husserlienne de l’anthropologie en phénoménologie. La critique blumenbergienne de l’immédiateté de la conscience chez Husserl s’inscrit dans le cadre d’une critique beaucoup plus large la décision de Husserl » et de Heidegger de rejeter l’anthropologie. Blumenberg parle, en effet, et sans ambages, d’un interdit phénoménologique »[15], ou d’une exclusion de l’anthropologie »[16]. S’interrogeant sur les raisons profondes de cette excommunication anthropologique, Blumenberg arrive à l’idée que le rejet de l’anthropologie par Husserl tient de son refus de réduire les vécus de conscience à un dispositif psychique particulier. Pour Husserl, l’anthropologie philosophique est une minimisation philosophique on pourrait dire une sous-estimation la philosophie ne tourne pas à plein régime. Sa présupposition est que la philosophie peut accomplir davantage comme phénoménologie. Elle doit être en mesure de donner une théorie de tout mode possible de conscience et de raison, d’objet et de monde, et même d’intersubjectivité. [17] Pour Husserl, la phénoménologie devrait avoir pour tâche de formuler des vérités valant pour toute conscience humaine. Si ces vérités sont assurées transcendentalement, elles valent pour tout homme. L’objectif visé est donc de s’ajuster à un degré de généralisation qui affranchisse des déterminations particulières de l’expérience mondaine. L’épochè phénoménologique conduirait ainsi à un degré d’analyse dépouillé de toute référence à une anthropologie empirique particulière. On reconnaît ici une manie proprement kantienne de faire reposer la validité des énoncés universelles sur la raison. Ce qui est validé et assuré phénoménologiquement vaut aussi pour l’homme. »[18] Une telle geste phénoménologique donnerait à la conscience l’accès à un royaume d’évidences originelles »[19] dont chacun pourrait éprouver la validité, abstraction faite de toute référence à l’existence du monde »[20] ou à la nature de l’homme. » [21] Ce moment méta » de la constitution transcendantale, où la conscience saisit les phénomènes dépouillés de leur eidos », donnerait, chez Husserl, l’impression d’une nécessité anthropologique au sens où ce dernier l’envisageait lui-même dans ses travaux[22] Ainsi la science universelle est-elle aussi science de l’homme dans sa praxis humaine, mais aussi de l’homme comme connaissant, également de l’homme comme connaissant au sens de l’anthropologie universelle, et ainsi de tous les actes réels et possibles de connaissance, des facultés de connaître, etc. » [23] Si Blumenberg reconnaît l’existence de cette nécessité anthropologique chez Husserl, elle reste cependant pour lui purement théorique et non assumée. Husserl défend le terrain de cette discipline pour la phénoménologie au titre de l’universalité là où il est question de tout, on doit aussi parler de l’homme. L’être du monde serait présupposé, et à ce monde appartient aussi l’homme agissant et connaissant. »[24] Cette invocation non assumée d’un ancrage anthropologique de la phénoménologie apparaît de manière tangible dans la critique acerbe que Blumenberg adresse à Husserl au sujet de l’intentionnalité et la perception immédiate de soi. Ce dernier réinvestit les conditions de possibilités existentielles d’une conscience qui serait purement spectatrice du monde et d’elle-même. Conscience de soi et intentionnalité un rapport problématique L’objection principale que Blumenberg adresse à Husserl porte sur la mise en œuvre effective de la conscience réflexive dans son rapport à la visée intentionnelle de l’objet. Blumenberg problématise l’évidence avec laquelle Husserl décrit la conscience de soi, cette capacité qu’a la conscience de se retourner sur elle, de se prendre elle-même pour objet de sa visée intentionnelle. En effet, pour Husserl et ses disciples, l’idée que la conscience se bouclait sur elle-même constituait un allant de soi ». La transparence du sujet constituant à soi même a toujours relevé d’une certitude épistémique jusqu’à lors peu contestée. Or, pour Blumenberg, cette pseudo évidence repose sur un impensé qui disqualifie la méthode phénoménologique elle-même puisqu’elle se meut intégralement parmi des actes de réflexion. La question fondamentale soulevée par Blumenberg est la suivante Comment la conscience peut-elle avoir conscience d’elle-même et accomplir en même temps des actes à visée intentionnelle ? Est-il possible de rendre compte anthropologiquement de la capacité qu’a la conscience de se mettre à distance des choses pour en faire des objets intentionnels et dans le même temps se saisir comme ce qui résiste à toute variation imaginaire sur ces mêmes objets ? La critique de Blumenberg porte ainsi sur ce pan de la description phénoménologique husserlienne garantissant l’accès de la conscience à ses vécus, ceci sur le mode de l’immédiateté. La conception husserlienne de la conscience comme intentionnalité, c’est-à-dire comme capacité à viser des objets est en parfaite contradiction avec une perception immédiate de soi comme pure conscience de soi. En d’autres termes, la structure essentiellement intentionnelle de la conscience qui la dirige toujours vers un objet ne laisse aucune place à une réflexivité vidée de toute détermination objective. Si l’intentionnalité de la conscience est toujours un se diriger vers » des objets, alors elle devrait, en toute rigueur, exclure toute réflexivité qui viendrait alors interrompre cette disposition fondamentale et sa réalisation. Blumenberg peut donc affirmer en toute logique La réflexion n’appartient pas nécessairement à la conscience. »[25] Nous sommes ainsi placés face à une aporie husserlienne le rapport d’extériorité qui existe entre intentionnalité et réflexivité de la conscience. La réflexivité de la conscience constitue un contrepoint à la thématisation même de l’intentionnalité. En bon phénoménologue, Blumenberg dévoile » l’aveuglante et trompeuse évidence husserlienne sur le rapport d’immédiateté que la conscience a avec elle-même. La question lancinante qui préoccupe alors Blumenberg est de savoir comment sortir de cette aporie phénoménologique. Sa première tentative de réponse réside dans la précision du statut épistémologique de la conscience de soi celui d’être un réquisit méthodologique. La conscience de soi un réquisit méthodologique La conscience de soi relève avant tout chez Blumenberg d’une intuition inférée et non de la connaissance. Le sentiment d’une saisie immédiate de soi est celui d’un renfermement sur soi, d’une boucle. C’est le sentiment de fusion, dans l’unicité de la personne, d’un sujet réfléchissant et d’un sujet réfléchi, sujets qui sont tout à la fois identiques et distincts. Ce dont on s’approprie dans le retour de la conscience sur elle-même, ce n’est pas d’abord un savoir, mais la perception de cette unité substantielle au plus intime de l’être entre un je » constituant et un je » constitué. Ce à quoi l’on s’exerce et ce que l’on s’approprie n’est pas la réflexion en tant que telle … mais sa concentration sur le domaine d’origine hétérogène, à savoir transcendantal, de la conscience, là où elle se produit elle-même. »[26] Le recours à l’idée d’une conscience pure n’est finalement qu’un réquisit méthodologique et non une vérité anthropologique. Méthodologiquement, le sujet se saisit virtuellement » dans une spontanéité antérieure à l’intentionnalité de sa conscience. Le renfermement de la conscience sur elle-même ne résorbe donc pas la distance entre un sujet connaissant et un sujet connu, entre un ego transcendantal et un ego mondain. L’auto-dévoilement du sujet plonge ainsi l’identité de ce dernier dans une totale incertitude en raison de la situation plurielle de l’ego constituant dans le monde, y compris dans le monde biologique. C’est ici qu’entre en ligne de compte la dimension proprement anthropologique de la conscience réflexive chez Blumenberg. La conscience ne se rapporte réflexivement à elle-même autrement que par le biais de variations imaginaires et plurielles dont le socle est anthropologique. Si, pour Husserl, les hypothèses eidétiques se fondent sur l’évidence d’un monde qui existe, pour Blumenberg, les hypothèses phénoménologiques, elles, reposent sur un fondement anthropologique. C Une ré-anthropologisation de la conscience de soi Du Zurück zur Sachen » au Zu den Sachen und zurück »[27] Le mot d’ordre husserlien d’un retour aux choses mêmes » telles qu’elles se présentent à une conscience objective susceptible de les décrire ne convainc pas, avons-nous vu. Blumenberg y perçoit les relents d’un pseudo-réalisme dont il convient de questionner les présupposés phénoménologiques. Ce dont il faudrait revenir, selon notre philosophe, c’est de la prétention prométhéenne de définir transcendentalement l’essence des choses elles-mêmes car, dans l’élaboration de sa science rigoureuse, Husserl aurait oublié que le je » qui s’interroge, est un je » qui affirme son inscription dans un corps, dans un monde. Blumenberg émet ainsi l’idée d’une anthropologisation et même d’une biologisation de la conscience. Telle est d’ailleurs la thèse centrale qui traverse son ouvrage Zu den Sachen und zurück Ma thèse est la suivante l’intentionnalité, comme la déterminabilité de la conscience qui lui ménage sa capacité à avoir des objets, peut être fondée de façon suffisante sur un fondement anthropologique. »[28] Il s’agit de se départir d’une compréhension de la conscience qui en donne une définition définitive entendue comme totalement séparée du bios, de l’animalité. La saisie immédiate de soi doit être rapportée aux conditions de possibilité complexes de la conscience humaine. Ainsi que l’affirme Blumenberg, la conscience de soi est un factum »[29] anthropologique et biologique Pour une interprétation strictement biologique, l’homme ne fut pas, en un premier temps, une tentative très réussie de la nature. Manifestement, les premières formes de compensation de l’adaptation réduite du système organique – c’est-à-dire les premières ébauches de ce que nous appelons culture – n’étaient pas très performantes. … tout indique la pénibilité avec laquelle se sont constituées et agrégées les réalisations que nous avons appris à considérer rétrospectivement, comme la trace de la raison. La raison et la culture, quoi qu’elles aient encore pu être ou devenir par ailleurs sont tout d’abord les corrélats d’une problématique existentielle intensifiée. [30] Cette réhabilitation d’une anthropologie existentielle et phénoménologique de la conscience de soi suppose un rejet de la détermination aristotélicienne de l’homme comme animal rationnel ». Blumenberg affirme en effet qu’ il y a un grand nombre de théories qui ont été formées sur la communication d’êtres rationnels sous la stricte supposition de la minimisation de leurs mondes d’expérience et de leurs moyens de compréhension. »[31] De telles théories oblitèrent d’autres types de rapports, entre autres le lien substantiel entre la conscience et la corporéité. Cette définition qui superpose la raison à l’organisme empêche de voir le lien essentiel qui existe entre la structure de la conscience et ce que nous appelons culture », de ce qui est à la fois naturel et culturel. Avant d’être raison, l’humanité est corporéité. »[32] Cette ré-anthropologisation de la conscience de soi chez Blumenberg ne signifie pas un retour pur et simple à une anthropologie substantialiste traditionnelle, mais plutôt une prise en compte des possibilités infinies de projection de soi. L’indéfinissabilité, nous dit Blumenberg, est l’essence de l’homme. »[33] Conscience de soi et expérience du corps propre L’un des axes principaux des réflexions de Blumenberg sur le rapport entre la conscience de soi et l’anthropologie réside dans la visibilité du corps propre au sens où La transcendantalisation de l’intersubjectivité et la visibilité anthropologique du corps pourraient converger, fût-ce, contre la volonté du premier des phénoménologues. »[34] Cette visibilité du corps ne relève pas simplement du constat massif que l’homme a un corps » et est ainsi physiquement visible ». Elle signifie plus fondamentalement qu’ il est déterminé et traversé en permanence par le pouvoir-voir de l’autre. »[35] Ce pouvoir-voir de l’autre » soumet le sujet à un complexe anthropologique de la visibilité »[36] se rapportant à la nudité même du corps et se traduisant culturellement par des mécanismes de voilement pudeur ou de dévoilement érotisation du corps. Cette médiation et cette variété culturelles rompent toute relation d’immédiateté de la conscience de soi à l’expérience du corps propre. On comprend dès lors pourquoi Blumenberg met en avant le concept de distance » pour montrer que l’une des caractéristiques essentielles de l’être humain consiste dans le renoncement à l’immédiateté »[37]. Ce renoncement est rendu manifeste dans la création par l’homme d’une zone culturelle » d’outils et d’institutions autour de son corps nu »[38], par la domestication indirecte de soi. L’homme est finalement ce parasite sui generis » qui déconstruit le contact immédiat avec la réalité et les réalisations propres qui s’y rapportent. »[39] Le redéploiement de la compréhension de la conscience de soi chez Blumenberg requiert ainsi que l’on s’attache à la facticité du corps propre et aux conditions culturelles et extracorporelles de son existence. Ici apparaît aussi l’importance que Blumenberg accorde à la métaphore en tant que médium de l’expression de soi révélant en creux l’incapacité fondamentale de la conscience de soi à s’abstraire des expériences mondaines de l’ego transcendantal. Conclusion Pour Blumenberg la conscience de soi, comme saisie des faits dans leur pureté est une fiction husserlienne. Une codification homogène de la conscience, en tant qu’elle est capable de s’élever à sa forme pure, de demeurer une structure inchangée par-delà les ajouts et les retraits qu’elle subirait, mène, de facto à une aporie. Blumenberg propose une refonte génétique de cette conscience de soi en prenant en compte l’opacité de soi et la contingence même de la nature humaine. Si la conscience de soi permet au sujet de coïncider avec lui-même, c’est dans l’interstice des potentialités qu’elle a d’être attentive, d’être distraite et même d’oublier. C’est donc au travers de ses déterminations proprement humaines, des ressources de sa survie que la conscience peut réaliser ses opérations et construire son identité. Cette capacité à se rapporter à soi, à l’autre, au monde, constitue, selon Blumenberg, l’une des qualités les plus surprenantes de la conscience car elle en fait une actrice, une instance capable de jouer la comédie »[40]. BIBLIOGRAPHIE Brentano F., Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008. Bernet R., La vie du sujet. Recherches sur l’interprétation de Husserl dans la phénoménologie, Paris, PUF, 1994. Blumenberg H., Description de l’homme, traduit par Denis Trierweiler, Paris, Cerf, 2011. De Coorebyter V., Sartre face à la phénoménologie. Autour de L’intentionnalité » et de La transcendance de l’ego », Paris, Editions Ousia, 2000. Depraz N., Sur l’intersubjectivité, t. 2, Paris, Broché, 2011. Husserl E., Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, Paris, Broché, 2000. Husserl E., Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures, livre premier. Introduction générale à la phénoménologie pure, trad. de l’allemand par P. Ricœur, Paris, Gallimard, 1950. Husserl E., La réduction phénoménologique. textes posthumes 1926-1935, Grenoble, Jérôme Millon, 2007. Husserl E., Recherches Logiques. Tome II. Recherches pour la phénoménologie et la théorie de la connaissance. 2ème partie Recherches III, IV et V, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et René Schérer, Paris, PUF, 1993. Husserl E., Recherches Logiques. Tome III. Recherches pour la phénoménologie et la théorie de la connaissance. 2ème partie Recherche VI, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et René Schérer, Paris, PUF, 1993. Merleau-Ponty M., La nature. Notes. Cours du collège de France, Paris, Seuil, 1995, p. 269. Monod L’interdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg, Revue germanique internationale », n° 10, 2009, pp. 221-236. Ricœur P., À l’école de la phénoménologie, Paris, Broché, 1998. Sartre L’être et le néant. Essai d’ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, 1984. Sartre La transcendance de l’ego, Paris Vrin, 2003. [1] P. Ricœur, À l’école de la phénoménologie, Paris, Broché, 1998, p. 156. [2] On pourrait par exemple se référer à l’article de Serban Claudia, Conscience impressionnelle et conscience réflexive Husserl, Fink et les critiques phénoménologiques », Revue philosophique de la France et de l’étranger, 2012/4, t. 137, pp. 473-493. [3] E. Husserl, Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, Paris, Broché, 2000, p. 5. [4] E. Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures, livre premier. Introduction générale à la phénoménologie pure, trad. de l’allemand par P. Ricœur, Paris, Gallimard, 1950, p. VII. [5] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome II. Recherches pour la phénoménologie et la théorie de la connaissance. 2ème partie Recherches III, IV et V, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et René Schérer, Paris, PUF, 1993, p. 153. [6] F. Brentano, Psychologie du point de vue empirique, Paris, Vrin, 2008, p. 101. [7] H. Blumenberg, Description de l’homme, traduit par Denis Trierweiler, Paris, Cerf, 2011, p. 237. [8] V. de Coorebyter, Sartre face à la phénoménologie. Autour de L’intentionnalité » et de La transcendance de l’ego », Paris, Editions Ousia, 2000, p. 333. [9] Sartre, La transcendance de l’ego, Paris Vrin, 2003, p. 18. [10] F. Brentano, p. 139. [11] R. Bernet, La vie du sujet. Recherches sur l’interprétation de Husserl dans la phénoménologie, Paris, PUF, 1994, p. 319. [12] E. Husserl, Recherches Logiques. Tome III. Recherches pour la phénoménologie et la théorie de la connaissance. 2ème partie Recherche VI, traduit de l’allemand par Hubert Elie, Arion L. Kelkel et René Schérer, Paris, PUF, 1993, p. 411. [13] Sartre, L’être et le néant. Essai d’ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, 1984, p. 20. [14] E. Husserl, La réduction phénoménologique. textes posthumes 1926-1935, Grenoble, Jérôme Millon, 2007, p. 186. [15] H. Blumenberg, p. 154. [16] Idem. [17] Ibid., p. 30. [18] Ibid., p. 31. [19] Monod, L’interdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 223. [20] Idem. [21] Idem. [22] Dans ses derniers travaux sur l’intersubjectivité Cf. Husserliana, XIII, XIV et XV, Husserl multiplie l’usage du mot anthropologie » mais sans lui donner sa consistance propre. [23] E. Husserl, Husserliana, tome XV, La Haye, Martinus Nijhoff, 1950, p. 480 cité par N. Depraz, Sur l’intersubjectivité, t. 2, Paris, Broché, 2011, p. 374. [24] H. Blumenberg, p. 437. [25] Ibid., p. 154. [26] Ibid., p. 258. [27] Du retour aux choses », mot d’ordre de la phénoménologie, au retour des choses mêmes » au sens de revenir des choses mêmes ou plus littéralement Aux choses mêmes et retour » selon le titre d’un ouvrage de Blumenberg intitulé Zu den Sachen und zurück . [28] H. Blumenberg, Zu den Sachen und zurück, Francfort/Main, 2002, p. 132 cité par Monod, L’interdit anthropologique » chez Husserl et Heidegger et sa transgression par Blumenberg », Revue germanique internationale, n° 10, 2009, p. 225. [29] H. Blumenberg, p. 39 et p. 242. [30] Ibid., p. 488-489. [31] Ibid., p. 489. [32] M. Merleau-Ponty, La nature. Notes. Cours du collège de France, Paris, Seuil, 1995, p. 269. [33] H. Blumenberg, p. 510. [34] La transcendantalisation de l’intersubjectivité et la visibilité anthropologique pourraient converger …, fût-ce contre la volonté du premier des phénoménologues. » H. Blumenberg, p. 237. [35] Monod, op. cit., p. 234. [36] Idem. [37] H. Blumenberg, p. 556. [38] Ibid., p. 503. [39] Ibid., p. 549. [40] Ibid., p. 146.

Onoppose, par définition, la technique à la nature. Mais, il y a toujours eu de la technique : la technique est connaturelle à l’homme. Dès qu’il apparaît, c’est déjà outillé ! Aussi loin qu’on remonte, la technique est là, disponible. En ce sens, elle est "naturelle à l’homme", au sens où elle a toujours été à sa Épreuve tant redoutée, qui lance les épreuves du Bac. Voici les corrigés de philosophie, première épreuve passée ce lundi par les candidats des séries générales et technologiques au Bac 2018.=> Consultez ici les sujets du Bac Philo 2018=> Retrouvez aussi notre Facebook Live spécial corrigé "Bac Philo 2018"Examen du lundi 18 juin 2018 de 8h à 12hDurée de l'épreuve de philosophie 4hCorrigés Séries L - Corrigé des Séries ES - Corrigé des Séries S - Corrigé des Séries TechnoLes propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique du Bac Philo Série L Littéraire Coef. 7Corrigé Sujet 1 La culture nous rend-elle plus humain ?Le sujet est assez classique dans sa première chose à faire ici est de se demander, de façon un peu innocente pourquoi, alors que la culture est par essence humaine, elle ne nous rendrait pas humain et même plus humain ? Le rôle de la culture n’est-il pas de nous détacher de l’animalité, par exemple ?Le sujet sous-entend deux éléments 1 la distinction nature/culture si la culture nous rend plus humain, nous sort-elle alors de plus en plus de la nature ?,2 la notion de progrès qu’implique le plus » plus humain que quoi ? Cependant, ce plus » sous-entend que nous sommes déjà quelque peu humains avant l’apparition de la culture, ou même sans reformulée, la question peut donner Le passage de la nature à la culture nous améliore-t-il dans notre humanité ?La difficulté du sujet réside notamment dans les définitions ainsi que l’analyse des concepts de culture », d’ humain », sans négliger le verbe rendre ».Le mot culture » est prioritairement à prendre au sens de civilisation », société », tel qu’il a dû être défini en tant que tête de chapitre du programme La culture ». Très secondairement, on pouvait, à un moment donné, parler de culture au sens du savoir, au même titre que les notions du programme qui composent l’analyse de la notion de culture l’histoire, le langage, l’art, etc..Question fondamentale à se poser qu’est-ce qu’être humain ? Mot définissable par distinction culture/nature mais aussi en soi la culture comme ensemble d’activités que l’être humain convenait aussi de s’interroger sur le verbe nous rend-elle » qui suppose une progression du l’humanité de l’être humain, en quelque sorte, un mouvement, une notions du programme en jeu dans le sujet sont la culture » et possiblement les notions qui composent cette tête de chapitre, autrui », mais aussi ce qui peut tantôt être questionné comme étant le propre de l’homme la raison », la conscience » ou encore des interrogations proprement humaines sur la liberté » la culture nous rend-elle plus humain en nous rendant plus libres ? ; des notions du programme pouvaient aussi être vues comme moyens ou conditions de notre humanité ou au contraire de notre inhumanité par exemple la technique ».Quelques auteurs possibles Descartes, Traité de l’ Discours sur l’origine est les fondements de l’inégalité parmi les hommes et Contrat social, livre 1Nietzsche, Humain trop La question de la était possible de raisonner selon le plan suivant I - La culture nous rend, par définition, plus humains à l’égard de nous-mêmes par elle nous nous détachons de plus en plus la nature et de l’ - La culture nous rend plus humain sans pour autant nous détacher de la nature et de l’animalité, à l’égard desquelles nous conservons un intérêt - La culture est au contraire ce qui produit les moyens d’une inhumanité à l’égard de nous-même comme à l’égard des autres on pouvait terminer par un problème actuel, par exemple, le transhumanisme, en se demandant si ce progrès de la culture ne nous transformerait pas en Sujet 2 Peut-on renoncer à la vérité ?Le sujet est assez classique dans sa il faut s’étonner d’une telle question pourquoi, alors que nous tenons tant, en règle générale, à la vérité, pourrions-nous y renoncer ?La question Peut-on renoncer à la vérité ? » implique qu’il y aurait quelque chose, finalement, de négatif dans la vérité, de trois points de vue. D’abord du point de vue de la connaissance bien qu’attaché à la vérité, on envisage ici la possibilité de renoncer à la connaissance vraie alors pourquoi ?. Ensuite d’un point de vue moral possédant une vérité, ai-je le droit d’y renoncer ? Enfin, d’un point de vue psychologique puis-je renoncer à une vérité douloureuse ?Une difficulté un piège » se trouve dans l’énoncé il s’agit de renoncer à la vérité » et non à la recherche de la vérité. Ce qui veut dire j’ai une vérité et j’y renonce et non je cherche la vérité, je ne la trouve pas, et je renonce à cette recherche.La mot vérité » a à être pris dans différents sens, afin d’ouvrir la question et les possibilités de plan. Par exemple, la vérité comme adéquation entre la pensée ou la parole d’une part, et le réel d’autre part. Dans ce cas, pouvoir renoncer à la vérité, c’est pouvoir renoncer à dire ce qui s’est passé, ou à y penser évidemment, en précisant pourquoi nous serions amenés à un tel renoncement, et si, moralement, nous le pouvons.Le verbe peut-on » se questionne donc d’un point de vue moral avons-nous le droit ? mais aussi d’un point de vue psychologique est-il possible de se détacher d’une vérité dont nous aurions au fond besoin ? Sans oublier le point de vue de la connaissance elle-même si un savoir est vrai, ne s’impose-t-il pas à nous ?Il faut aussi considérer le la » de la vérité » la question n’est pas Peut-on renoncer à une vérité ? », en particulier, mais à la vérité en général. Il faut se demander s’il existe une vérité générale, voire faut être concret et analyser les conséquences possibles de ce renoncement le mensonge, l’oubli, par notions du programme en jeu dans le sujet sont la vérité, la raison et le réel, la conscience, la liberté suis-je libre de renoncer à la vérité ? était possible de raisonner selon le plan suivant I - On ne peut renoncer à la vérité car cette dernière s’impose à nous, par exemple - On ne peut moralement renoncer à la vérité car cette dernière relève du devoir de vérité, de mémoire.III - On peut renoncer à la vérité quand celle-ci s’avère possibles Sextus Empiricus, Hypotyposes Méditation métaphysique, Le gai mettre en lien avec la notion de bonheur par exemple renoncer à la vérité rend-il heureux ?Corrigé Sujet 3 explication de texte Texte de SchopenhauerLe sujet 3 est difficile dans son approche et son traitement car son concept central n’est pas contenu directement dans le programme des notions ce qui est tout à fait possible et prévu puisque les sujets de philosophie ne sont pas des questions de cours, mais de véritables sujets de réflexion sur un problème qu’une interrogation ou qu’un texte soulèveIl ne fallait donc pas chercher à plaquer mécaniquement sur le texte de Schopenhauer des connaissances apprises par notion centrale du texte est la peur. Il faut avoir fait plusieurs lectures attentives du texte, jusqu’au bout, pour voir ce concept. Ce dernier est présenté en fin de texte comme la récapitulation d’une dit Schopenhauer sur la peur la thèse du texte ? la peur qui peut nous retenir d’agir est plus ou moins consciente car nous cachons ce sentiment un peu honteux par une cause plus noble », des raisons purement morales ».Cette notion de peur est analysée dans le 2nd paragraphe. Le rôle du 1e paragraphe est d’amener et de faire comprendre a contrario la peur, par son contraire donc, à savoir le désir encore et toujours de façon plus ou moins consciente de voir quelque chose arriver, mais qu’on peut se cacher à argumentation est assez concrète comment, en nous, la peur se forme-t-elle ? Il ne s’agit pas de la peur brutale qui nous saisit face à un monstre par exemple, mais du sentiment diffus, plus ou moins conscient, qui s’installe en nous dès que nos avons une décision importante à prendre ou une action cruciale à peur peut être ici comprise comme la peur de perdre, la peur d’affronter des situations incertaines ou de devoir prendre des au fond un texte à dimension morale philosophie de l’action et psychologique philosophie des sentiments sur les motifs » encore une fois, plus ou moins conscients qui nous retiennent ou nous poussent.Notions du programme en jeu la vérité, la conscience et l’inconscient, la morale, le désir, le du Bac Philo Série ES Economique et sociale Coef. 4Corrigé Sujet 1 Toute vérité est-elle définitive ?Le premier sujet de la série ES est assez classique puisqu'il confronte la notion de vérité avec son caractère temporel et relatif. Le sujet est très large et n'a donc pas de plan type. Il faut d'abord que le candidat se consacre à une définition des notions. La vérité se définit traditionnellement comme l'adéquation entre nos pensées et le réel. Le réel existe, il est présent mais pouvons-nous le connaître définitivement pour autant ? C'est là l'enjeu de la question. Les candidats doivent s'attarder sur la notion "définitive". Ce qui est définitif est considéré comme achevé, certain, irrévocable. Enfin il fallait noter que le sujet demande si "toute" vérité est définitive, ce qui sous-entend la possibilité de distinguer plusieurs formes de première hypothèse que les candidats pouvaient envisager est tout simplement de constater que la vérité, peu importe le domaine dans lequel nous nous inscrivons, semble connaître des évolutions. De façon privilégiée, ce que nous dit la science à propos du réel subit des transformations, voire des révolutions, au cours du pour autant, cette évolution remet-elle en cause la notion de vérité ou, au contraire, notre capacité à y parvenir ? Il faut alors dégager une méthode d'accès à la vérité. La démonstration est le moyen privilégié pour réaliser cet objectif. Cette méthode possède néanmoins le risque de s'éloigner du réel à cause de son caractère trop formel, ce qui nous éloignera également de la vérité entendue comme adéquation au faut-il donc distinguer au sein même de la vérité plusieurs formes possibles. Il y aurait des vérités définitives comme celles du cogito cartésien ou certaines vérités de la science et d'autres qui sont vouées à évoluer au cours du temps comme les vérités qui reposent sur une auteurs pour un tel sujet sont nombreux. Les candidats pouvaient faire référence au débat entre Platon et Protagoras en ce qui concerne la relativité de la vérité ou encore à l'allégorie de la caverne. Le cogito cartésien apparaît comme une référence importante. L'opposition entre phénomènes et noumènes réalité intelligible, opposée au phénomène sensible, NDLR proposée par Kant peut être utile. Sinon, ils pouvaient aller chercher des auteurs en épistémologie comme Popper, Duhem...Corrigé Sujet 2 Peut-on être insensible à l'art ?Le deuxième sujet est intéressant puisqu'il repose sur un paradoxe. A première vue, il semble difficile d'être insensible à l'art puisque l'essence même de l'art est d'interpeller notre sensibilité. L'art n'a pas seulement pour fonction de toucher notre sensibilité, il a également une fonction intellectuelle, mais il y parvient normalement en passant par nos faut donc, dans un premier temps, travailler ce paradoxe en insistant sur le fait que l'art est le propre de l'homme. Il témoigne de notre appartenance à une culture et donc à l'humanité. L'art est donc essentiel à l'homme et il apparaît difficile d'y être il arrive que nous ne soyons pas touchés par certaines formes d'art. Il faut alors faire subir au sujet une légère inflexion. S'il semble difficile qu'un individu soit insensible à tout art, il peut l'être à certaines manifestations de l'art. C'est un phénomène que l'on retrouve par exemple avec l'insensibilité qu'une partie du public peut éprouver à l'égard de l'art faut alors rechercher la cause de cette insensibilité et on voit assez vite qu'elle repose souvent sur une certaine incompréhension, ce qui permet de renverser le rapport traditionnel que l'on attribue entre sensibilité et intellection. Il est peut-être nécessaire de comprendre une oeuvre pour y être sensible et non l' candidats pouvaient faire référence aux travaux de Hume sur la sensibilité, à ceux de Kant sur la manière de distinguer l'agréable du beau. Ils pouvaient également utiliser des auteurs plus contemporains comme Danto ou Goodman sur la relation du public à l'art contemporain. Il était également possible de solliciter Hegel pour insister sur l'importance de l'intellect en Sujet 3 explication de texte Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuseLe texte proposé aux élèves de ES est assez simple dans sa formulation mais peut avoir un caractère déroutant pour les candidats car il ne renvoie pas clairement à une notion du objet concerne le rapport à autrui et, plus particulièrement, l'influence que peut avoir autrui sur nous du fait de son problème que se pose ici Durkheim est de savoir comment certains individus exercent-ils une influence sur les autres ? Comment le rapport d'autorité se manifeste-t-il ?Il défend la thèse selon laquelle l'autorité provient d'une reconnaissance en une "énergie psychique" particulière qui limite la volonté de celui qui obéit. L'enjeu du texte est donc de travailler ce rapport si particulier qui existe entre ceux qui commandent et ceux qui texte est divisé en deux parties. Dans un premier temps, l'auteur s'attache à travailler le rapport d'autorité avant de l'appliquer au cas particulier du commandement dans une deuxième candidats devaient d'abord définir les notions d'obéissance, d'autorité morale, d'énergie psychique. Il est bon d'insister sur le caractère étonnant de cette notion d'énergie psychique. Le rapport entre notre volonté et celle de celui qui impose le respect doit être traité. Les notions de prescription et de commandement sont importantes. Il faut également réfléchir à la notion d'intensité. Le texte n'est pas forcément complexe mais demande une attention particulière. Le risque pour les candidats est de faire une longue paraphrase du texte au lieu de réaliser un travail patient d' Retrouvez les corrections du Bac Philo 2018 en Facebook Live Corrigés Bac Philo 2018 l'épreuve de philo est terminée, voici les corrigés en Live! Posez-nous vos questions en commentaires - En partenariat avec Nomad Education - applis de révisions pour le bac by Le Parisien Etudiant on Monday, June 18, 2018Corrigé du Bac Philo Série S Scientifique Coef. 3Corrigé Sujet 1 Le désir est-il la marque de notre imperfection ?Sujet assez classique le désir, formulation assez inédite. Assez difficile à cause de la notion d’imperfection qu’il faut bien analyser. Reformulée, la question donne Le désir est-il notre noblesse possible ou notre misère réelle ? Progrès ou décadence ?Il faut préciser le sens de marque » qui est une métaphore, qui signifie la preuve, ou encore l’indice, ou le signe de reconnaissance de notre fallait voir les différentes définitions, acceptions et conception du désir afin de trouver des pistes différentes. Par exemples - Le désir comme manque, souffrance, désespoir, frustration. Dans ce cas, le désir est la marque de notre Le désir opposé au besoin, comme tendance noble vers quelque chose de bon dans ce cas, le désir peut, dans son mouvement et dans sa réalisation, tendre vers la perfection est également intéressant de bien creuser les implications du mot imperfection » - le contraire de la perfection se demander si nous pouvons être parfaits ;- la possibilité d’un perfectionnement, d’une amélioration devenons-nous meilleurs moralement par exemple si nous renonçons au désir ou à certains désirs ?Les notions du programme en jeu dans le sujet sont le désir, la morale, la culture, la conscience, la auteurs possibles Épicure, Lettre à Le monde comme volonté et comme était possible de raisonner selon le plan suivant I - Le désir est la marque de notre - Le désir n’est la marque que d’une certaine imperfection, tout dépend du désir dont on - Le désir est la marque, non de notre perfection nul n’est parfait, mais le moyen de notre perfectionnement, et donc la marque de notre on pouvait ouvrir sur la question fondamentale de notre liberté face à nos Sujet 2 Eprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?Le sujet est assez difficile dans sa formulation, et assez inédit en problème de cette question repose sur deux distinctions, entre injustice » et juste », entre éprouver » et savoir ».La première distinction nécessite de bien reprendre des définitions de la justice vues en cours, puis de définir a contrario ce qu’est l’injustice peut-on comprendre l’injuste par son contraire ?La seconde distinction repose sur la dualité sentiment/ raison, éprouver » affectivement VS savoir » rationnellement. Il faut se demander si un sentiment d’injustice peut reposer sur une idée de justice. Eprouver l’injustice est-il naturel ou nécessite-il un savoir, moral, juridique, ou encore politique ?Reformulée, la question donne Faut-il posséder une idée rationnelle de la justice pour ressentir l’injustice ? La connaissance du juste est-elle une condition préalable à tout sentiment d’injustice ?Il faut donc bien se demander en quoi consiste le problème, car habituellement nous pensons que le sentiment d’injustice est premier l’exemple du jeune enfant qui ressent de l’injustice sans forcément connaître l’idée de justice et que l’idée de justice est le fruit d’une rationalisation faut préciser également nécessaire » ici, une condition impérativement notions du programme en jeu dans le sujet sont la justice, le droit, le sujet, la conscience, la était possible de raisonner selon le plan suivant I - Eprouver l’injustice est une condition préalable et nécessaire à la connaissance du justeII - Il faut avoir une idée du juste pour ressentir authentiquement l’injusticeIII - On éprouve d’abord l’injustice de laquelle on se forge une idée du juste, idée qui sert alors à juger rationnellement l’injusticeAuteurs possibles Platon, République mythe de Gygès.Aristote, Ethique à Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Théorie de la s’interroger sur les liens entre justice, injustice et Sujet 3 Texte de MillLe sujet est très difficile dans son approche et son texte porte sur la question du possible lien de causalité entre les lois et les phénomènes de la nature d’une part, les autres phénomènes, humains et sociaux d’autres problème peut être posé ainsi habituellement, les lois et les phénomène humains et sociaux se comprennent indépendamment des lois et phénomènes de la prend le contre-pied de cette idée et énonce la thèse suivante tous les phénomènes humains sont en même temps des phénomènes de la nature. Pourquoi ? Car les lois qui régissent la nature et la société sont les mêmes. Or, la nature étant antérieure à la société, la première détermine la doit être précisée ainsi tout au long de l’analyse les lois sont toujours les mêmes, ce sont les circonstances dans lesquelles les lois s’appliquent qui changent circonstance naturelles VS circonstances sociales.Il était bon de donner quelques exemples, finalement simples la loi physique de la pesanteur qui s’applique dans la nature, s’applique aussi à dans société humaine mais pas sur les mêmes réalités et pas dans les mêmes circonstancesNotions du programme en jeu la raison et le réel, la démonstration, la du Bac Philo Séries Technologique sauf STHR Coef. 2Les propositions qui suivent ne constituent pas une correction définitive mais des éléments de réflexion. Il est important que les candidats se rappellent que les attentes, en ce qui concerne l'épreuve de philosophie, sont avant tout l'exercice réfléchi du jugement et le témoignage d'une culture philosophique Sujet 1 L'expérience peut-elle être trompeuse ?Le premier sujet proposé aux séries technologiques est classique mais peut apparaître complexe aux faut d'abord définir les notions du sujet. La notion d'expérience est assez large puisqu'elle traverse l'ensemble de notre existence. Il est possible de la définir comme une certaine épreuve conduisant à une connaissance ou à une maîtrise. On la retrouve dans notre quotidien mais aussi plus particulièrement dans le domaine scientifique. Le caractère trompeur d'une chose signifie que celle-ci nous fait croire qu'elle nous donne accès à la vérité alors qu'elle nous induit en de tromperie est particulièrement importante pour la notion d'expérience puisqu'elle se donne comme le moyen d'engranger des savoirs ou de maîtriser des techniques. Il apparaît donc, à première vue, que l'expérience n'est pas le temps fait que nous nous rendons parfois compte qu'une expérience nous a trompé et que ce que nous pensions être vrai s'est révélé qu'est-ce qui nous a permis de prendre conscience de cette tromperie ? L'expérience elle-même. C'est là le paradoxe de l'expérience. Même si elle peut parfois être trompeuse, elle est le seul moyen que nous avons pour la corriger. C'est donc l'expérience qui permet de corriger l' candidats pouvaient utiliser les oeuvres d'Aristote ou de Locke pour montrer que l'expérience constitue notre premier mode d'accès à la vérité. Il était bon d'utiliser Descartes et le doute systémique qu'il utilise pour montrer que nos expériences sont parfois trompeuses. Enfin, les candidats pouvaient utiliser un auteur comme Bachelard pour défendre l'idée selon laquelle l'expérience scientifique vient corriger notre expérience Sujet 2 Peut-on maîtriser le développement technique ?Le deuxième sujet est assez classique également mais possède certains échos avec l'actualité et les craintes que peut provoquer le développement notion de technique se définit comme l'ensemble des moyens utilisés par l'homme pour transformer son milieu. La technique est une caractéristique qui accompagne l'humanité depuis ses débuts et qui a permis à l'homme d'ériger une culture. Elle est donc une aide fondamentale pour l'homme si bien qu'il peut difficilement s'en la technique a connu un développement tel qu'il semble de plus en plus difficile d'en maîtriser les effets. La question apparaît alors de savoir si nous restons les maîtres de nos créations ou si elles finissent par nous faut donc réfléchir aux moyens de maîtriser notre développement technique. Une première réponse consiste à dire que ceux qui contribuent au développement technique, les ingénieurs, sont les mieux placés pour limiter leurs propres inventions. Une autre réponse possible consiste à dire que cette maîtrise doit venir d'une volonté politique, celle des dirigeants ou celle des citoyens. Dans les deux cas, il semble difficile d'envisager une maîtrise du développement car la concurrence est telle que la course au progrès ne semble pas prête de connaître un ce sujet, les candidats pouvaient faire référence à Bergson et sa définition de l'homme comme homo faber. Descartes semble une référence incontournable pour ce sujet. Il est celui qui défend l'idée d'une maîtrise de la nature grâce à la technique. Jonas est aussi une référence importante pour ce sujet puisqu'il met en garde contre les dangers du développement technique et de sa difficile Sujet 3 Montesquieu, De l'esprit des lois1/Le texte de Montesquieu proposé aux candidats des séries technologiques est intéressant puisqu'il va contre certaines idées reçues concernant ce qu'il faut entendre par liberté dans une principale du texte de Montesquieu est de définir ce qu'est la liberté politique, à savoir le fait de pouvoir faire ce que les lois nous autorisent et l'importance de l'adhésion à ces lois par les citoyens. Il développe son argumentation en deux temps. Il insiste d'abord sur l'erreur de jugement qui peut être attribué aux démocraties. Elles ne sont pas des régimes où chacun fait ce qu'il veut. Au contraire, elles sont encadrées par des lois nécessaires au bon fonctionnement de la société. Montesquieu montre ensuite le risque que pourrait courir la démocratie si chacun use de sa liberté en fonction de sa seule volonté et non selon le respect des phrase "dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut" insiste sur l'image que peut renvoyer la démocratie, à savoir celle d'un régime au sein duquel chaque citoyen peut suivre sa volonté et ses désirs sans devoir rendre de compte à la loi. Il s'agit là évidemment d'une apparence car en démocratie, comme dans tout régime, la loi organise la société et donc encadre les volontés phrase "la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir" insiste sur le rapport que le citoyen doit entretenir à l'égard des lois. Le respect des lois doit constituer un devoir supérieur au respect de sa volonté individuelle. Cela signifie que le citoyen doit comprendre tout l'intérêt qu'il a de respecter la propose de distinguer indépendance et liberté. L'indépendance est la capacité de l'individu de vivre seul, ce qui lui permet de ne suivre que sa volonté. Or, du fait même de son appartenance à la société cette indépendance doit être inscrite dans le projet plus général de la société. Si le citoyen souhaite ne suivre que son indépendance, il risque d'en faire les frais puisque les autres feront de même, ce qui mettra en danger la société dans son liberté se définit en apparence comme la capacité pour un individu de faire ce qu'il veut, c'est-à-dire de suivre sa volonté et ses désirs. Pourtant, si tous les individus ne font que suivre leurs désirs, ils risquent de tomber dans une forme de guerre généralisée que Hobbes appelle “état de nature”. Il faut alors contraindre les volontés individuelles par la loi, ce qui permet aux citoyens d'augmenter leur liberté. Les lois apparaissent ainsi nécessaires à la ce sujet, les candidats peuvent faire référence à Hobbes et à la définition qu'il propose de l'état de nature. Il est possible évidemment de reprendre le texte de Montesquieu. Rousseau appraît également comme un auteur important pour ce aussi →Spécial BAC 2018 les sujets et conseils de préparation...→ Dates du Bac épreuve par épreuve→ Corrigés du bac Les épreuves corrigées par nos profs sélectionnés→ Les sujets probables du Bac ciblez vos révisions...→ Conseils de révisions à quelques jours ou heures des examens→ Quiz de révisions du Bac testez votre niveau matière par matière...→ Les alertes résultats du Bac officiels et gratuits, en direct des académies...→ Bac de Philo derrière l'épaule d'un correcteur→ Bac pourquoi la philo ouvre le bal des épreuves ?Alerte Mail Corrigés du Bac Ainsi la conscience est un effort constant, elle doit se différencier, s’unir et se considérer soi-même comme une même personne. Une personne : être et pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux.
Revenir au programme Information Problématique ! Au cours de cette fiche, nous poserons de nombreuses problématiques qui guideront la réflexion sur la conscience. Elles sont essentielles pour saisir tous les concepts que la notion de conscience englobe. Dans un dictionnaire français classique, la conscience peut se définir des façons suivantes Connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur. Représentation mentale claire de l’existence, de la réalité de telle ou telle chose. Cependant, la réalité du concept est bien plus vaste. Au travers de philosophes, exemples et réflexions diverses, nous tenterons de définir ce qu’est la conscience. Qui suis-je ? Que suis-je ? Notre identité nom, prénom, date et lieu de naissance ne définit pas qui l’on est. De la même manière, définir biologiquement l’Homme ne suffit pas à le caractériser. Chaque personne connaît cependant ce qu’il est, même si l’on peut demander si on se connaît mieux que les autres ne nous connaissent. Tout sujet est sensibles aux différentes sentiments qu’il subit chaque jour, ces derniers le façonnant au fil du temps. Chaque individu bâtit donc sa personne grâce, ou à cause, des sentiments qu’il a rencontré au cours de sa vie. Il est donc légitime de se demander si ce sont les sentiments qui nous définissent. Notre société nous oblige à ce que nous soyons responsables, capable de penser et d’agir, être une personne. Mais qu’est-ce que la personnalité, l’identité personnelle ? Descartes tente de répondre à cette question. Pour conduire sa vie, il dit avoir besoin de certitude, cependant, il manque d’un point fixe, un repère, une connaissance indubitable pour bâtir son raisonnement. Afin de définir la vérité, il va user du doute cartésien/métabolique/hyperbolique », qui consiste à douter de tout pour s’enrichir de certitudes. Il considère chaque source de connaissance et s’assure de sa véracité les parents, les professeurs, les livres les théologiens….Enfin, il recherche en soi une capacité à bâtir ses propres certitudes grâce à ses sensations, son imagination et son entendement/sa raison. Ainsi, il ne se perd pas dans le labyrinthe des connaissances », c’est-à dire un flou d’informations dont il ne peut certifier l’authenticité. Se basant sur ses capacités internes, il reporte Les sensations [l’ouïe, la vue, le toucher, l’odeur, le goût] peuvent nous tromper illusions, mirages… et ne permettent pas d’établir des vérités absolues. L’imagination faculté de connaissance à cette époque mais non-fiable puisque trompeuse par définition. De plus, les erreurs découlent de l’imagination. L’entendement fondement rationnel, fiable et solide. Mais Descartes pousse son raisonnement plus loin et pose les problèmes du malin génie et du rêve Il expose que l’on sait que nous sommes éveillés lorsqu’on peut douter des choses, c’est une hypothèse raisonnable. Il annonce que Dieu le trompe peut-être en lui offrant une réalité qui le met à l’épreuve, le teste. Doit-on se demander si tu tout est dubitable ou si quelque chose n’échappe pas au doute ? Hors Descartes avance qu’il doute, pense… , [ je rêve »] donc il existe forcément pour que Dieu puisse le tromper Cogito ergo sum. » Une chose indubitable, je suis sûr d’exister » donc, à la question Que suis-je ? », il répond cette chose qui pense ». Descartes définit en suite des pensées confuses et dépenser clairs, distinctes dont il est certain. Exemple je suis mon corps ; j’existe, il m’appartient. → Pensée claire et distincte. Descartes Je ne suis pas dans mon corps comme un pilote dans son navire ». Ici la douleur, par exemple, permet de m’indiquer l’unité de mon corps et donc le lien insécable entre le corps et l’esprit. John Locke met en place le principe de la conscience On définit que tous les êtres vivants sont intelligents, c’est-à-dire capable de produire une réponse adéquate à une modification de leur environnement. Locke s’intéresse aux concepts de personnes ≠ d’individu. Tout d’abord, Dieu est une personne, une cause de soi, un être qui peut s’engendrer lui-même et qui peut se déterminer et faire des choix. Dieu aurait donné à Adam et Eve, un libre-arbitre sachant ce qui est bien choisir de faire le mal. La conscience morale est définie depuis très longtemps [notamment dans les écrits bibliques, fondateur de la pensée chrétienne.] Elle consiste en la différenciation du Bien et du Mal. Afin de comprendre ce qu’est la personne, l’Homme, on établit trois de ses caractéristiques fondamentales Locke pose le problème de la différence, être une personne, c’est avant tout se différencier. Leibniz établit le principe des indiscernables Si deux choses sont identiques, elles sont nécessairement au même endroit au même moment. » Au-delà de se différencier, on apprend à s’unir à être unifié avec soi-même, la coordination du corps. Enfin, on acquiert une identité propre, ce qui fait qu’une personne est unique et absolument distincte d’une autre, c’est-à-dire l’ipséité. Ainsi, la conscience est un effort constant, elle doit se différencier, s’unir et se considérer soi-même comme une même personne. Une personne être et pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux. Toute perception est consciente Leibniz s’interroge est-on conscient de toutes nos sensations ?. John Locke ajoute que la mémoire est une donnée de la conscience, on est conscient aussi loin qu’on s’en souvienne. L’exemple de l’homme saoul et l’homme sobre Un homme saoul commet un crime. Au moment de son audience, il affirme qu’il n’était pas lui-même ». Ce n’est pas la même personne, mais c’est le même individu selon la justice. Locke s’accorde sur deux faits C’est la même personne. La justice ignore le véritable état au moment des faits, on s’accorde à confondre personne et individu puisque les faits accusent cet individu. Il est possible que nous pensions des choses et que nous les ignorions ensuite. Le dernier des juges reste notre conscience, si la personne se sent ou non-coupable. La conscience en tant que concept Morale Distinction et connaissance du Bien et du Mal. Libre arbitre Sachant ce qui est Bien, pouvoir choisir le Mal. Psychologique Savoir que l’on existe, cf. le cogito » de Descartes, la première certitude que l’on a. Le mot conscience » vient du latin conscientia connaissance partagée avec un autre. Citations et références L’enfer c’est les autres »Sartre Compris à tort par la majorité comme si les relations avec autrui étaient infernal. Signifie que les autres sont le reflet de notre propre existence on se voit dans le regard de l’autre tel qu’on ne pourrait jamais se voir. C’est par le regard d’autrui que l’on est quelque chose, mais il faut fuir les relations qui nous pétrifie dans une identité qui nous nuit L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est roseau pensant » Pascal Mise en opposition d’une grandeur la pensée et d’une faiblesse le plus faible roseau. L’homme est misérable petit, faible, méchant -> sa finitude mais il en est conscient. Par le mot penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-même » Descartes Dans son raisonnement philosophique sur la remise en question de ce qui est véritable ou non, Descartes va jusque douter de sa propre existence. Mais puisqu’il sait qu’il doute, alors il est assuré qu’il existe.
\n \nla conscience de soi est elle trompeuse

Or s'il ne fait pas de doute que la conscience permet de savoir que l'on existe, il n'est pas certain qu'elle puisse permettre la connaissance de soi. Autrement dit, le fait d'être conscient de soi induit-il le fait de se connaître soi-même ? 1. La conscience rend possible la connaissance de soi. a. Se connaître soi-même est le principe

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Maisil y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé et avoir soigneusement
1°- Joseph Gabel Résumé La fausse conscience. Essai sur la négligée par le marxisme dogmatique, la théorie de la fausse conscience constitue peut-être le chapitre le plus actuel de la pensée marxiste. Dans ses écrits de jeunesse consacrés à l'aliénation du travail humain, Marx a décrit un certain nombre des mécanismes que les psychopathologistes redécouvriront dans leurs recherches portant sur les différents aspects de la conscience de cette étude réside dans l'utilisation des enseignements de la psychopathologie des états schizophréniques pour une interprétation neuve du problème de la fausse conscience. Elle essaie de mettre en évidence le rôle que jouent la réification et la déchéance corrélative de la qualité dialectique de l'existence et de la conscience, dans les formes individuelles et collectives de l' la mesure où l'on peut définir la pathologie mentale comme une pathologie de la liberté », la pensée dialectique apparaît comme l'instrument par excellence de toute désaliénation, comme une véritable logique de la JEAN LACROIXPublié le 09 avril 1963 à 00h00 - Mis à jour le 09 avril 1963 à 00h00PEU de mots aujourd'hui sont aussi employés que celui d'aliénation. Son origine paraît être juridique. L'aliénation est d'abord la renonciation au profit d'autrui d'un droit de propriété. À partir de là deux sens se sont diversifies l'un psychiatrique, l'autre sociologique ; l'aliéné au sens médical c'est, comme on disait au dix-neuvième siècle, celui qui a perdu la raison, c'est-à-dire la possession de soi, et qu'un trouble mental a rendu étranger à lui-même, un " fou " ou, en termes modernes, un schizophrène ; au sens de Marx, ou plutôt de tout le mouvement néo-hégélien de gauche illustré par Feuerbach encore au dix-neuvième siècle, c'est celui qui s'est dépouillé ou a été dépouillé de sa personnalité propre au profit d'autres hommes ou d'un Dieu, qui est devenu étranger à lui-même en perdant son essence et qui, n'étant plus maître de soi, est traité comme une chose. Entre ces deux significations l'analogie est demeure néanmoins assez vague, et l'on ne voit guère de rapports précis entre le " dément " et le " bourgeois ", par exemple, qui, dans la perspective marxiste, est aliéné, c'est-à-dire dédoublé entre un homme qui crée les institutions capitalistes et un autre qui oublie qu'elles sont son œuvre et les prend pour des réalités naturelles et indépendantes. À quelques exceptions près, les études psychiatriques n'ont guère inspiré les sociologues ; les analyses marxistes n'ont été utilisées que par peu de médecins. Tout l'effort du docteur Gabel, en de multiples travaux depuis une quinzaine d'années, et spécialement dans son récent ouvrage sur la Fausse Conscience, est d'aboutir à une théorie unitaire de l'aliénation, qui englobe à la fois les manifestations de l'aliénation clinique et celles de l'aliénation sociale, de défendre en somme un véritable parallélisme socio-pathologique 1L'origine des recherches de ce médecin est plus sociologique que clinique. C'est avant tout un ouvrage de jeunesse du célèbre marxiste hongrois Lukacs qui l'a éclairé Histoire et Conscience de classe. Dans ce livre 2, qu'il a renié par la suite et qui reste cependant son œuvre la plus célèbre, l'auteur décrivait ce que Marx appelle le fétichisme de la marchandise et ce qu'il nomme lui-même réification. Les lois économiques sont bien réelles en un sens, elles ont une nature qui pèse de tout son poids sur la société, mais cette " nature " n'est que la traduction et l'expression de relations entre les hommes. C'est un rapport social déterminé des hommes eux-mêmes, qui revêt la forme fantasmagorique d'un rapport des choses. Ainsi le capital est à la fois un objet matériel marchandise, machine et en même temps le centre de cristallisation de relations humaines. En tant qu'objet une marchandise reste identique à elle-même ; mais en tant qu'expression de relations humaines elle peut changer de sens. La même pièce de vin produite par des esclaves, des prolétaires ou des hommes libres dans une société sans classes n'a pas la même signification sociale. Le caractère interhumain des catégories économiques est masqué par la matérialité du capital, et c'est ce qui leur donne l'apparence trompeuse d'un phénomène naturel. Dans l'univers réifié, l'individu est écrasé par une prétendue nature économique, qui est cependant le fruit de sa propre activité. C'est une véritable chosification, qui ramène tout au même et à l'identique. En réalité il n'y a pas de lois éternelles, mais simplement des lois historiques. Marx est l'introducteur de la temporalité en économie politique ; les systèmes évoluent et se FAUSSE CONSCIENCEPar JEAN LACROIXLe Monde, publié le 09 avril 1963 PEU de mots aujourd'hui sont aussi employés que celui d'aliénation. Son origine paraît être juridique. L'aliénation est d'abord la renonciation au profit d'autrui d'un droit de propriété. À partir de là deux sens se sont diversifies l'un psychiatrique, l'autre sociologique ; l'aliéné au sens médical c'est, comme on disait au dix-neuvième siècle, celui qui a perdu la raison, c'est-à-dire la possession de soi, et qu'un trouble mental a rendu étranger à lui-même, un " fou " ou, en termes modernes, un schizophrène ; au sens de Marx, ou plutôt de tout le mouvement néo-hégélien de gauche illustré par Feuerbach encore au dix-neuvième siècle, c'est celui qui s'est dépouillé ou a été dépouillé de sa personnalité propre au profit d'autres hommes ou d'un Dieu, qui est devenu étranger à lui-même en perdant son essence et qui, n'étant plus maître de soi, est traité comme une chose. Entre ces deux significations l'analogie est demeure néanmoins assez vague, et l'on ne voit guère de rapports précis entre le " dément " et le " bourgeois ", par exemple, qui, dans la perspective marxiste, est aliéné, c'est-à-dire dédoublé entre un homme qui crée les institutions capitalistes et un autre qui oublie qu'elles sont son œuvre et les prend pour des réalités naturelles et indépendantes. À quelques exceptions près, les études psychiatriques n'ont guère inspiré les sociologues ; les analyses marxistes n'ont été utilisées que par peu de médecins. Tout l'effort du docteur Gabel, en de multiples travaux depuis une quinzaine d'années, et spécialement dans son récent ouvrage sur la Fausse Conscience, est d'aboutir à une théorie unitaire de l'aliénation, qui englobe à la fois les manifestations de l'aliénation clinique et celles de l'aliénation sociale, de défendre en somme un véritable parallélisme socio-pathologique 1L'origine des recherches de ce médecin est plus sociologique que clinique. C'est avant tout un ouvrage de jeunesse du célèbre marxiste hongrois Lukacs qui l'a éclairé Histoire et Conscience de classe. Dans ce livre 2, qu'il a renié par la suite et qui reste cependant son œuvre la plus célèbre, l'auteur décrivait ce que Marx appelle le fétichisme de la marchandise et ce qu'il nomme lui-même réification. Les lois économiques sont bien réelles en un sens, elles ont une nature qui pèse de tout son poids sur la société, mais cette " nature " n'est que la traduction et l'expression de relations entre les hommes. C'est un rapport social déterminé des hommes eux-mêmes, qui revêt la forme fantasmagorique d'un rapport des choses. Ainsi le capital est à la fois un objet matériel marchandise, machine et en même temps le centre de cristallisation de relations humaines. En tant qu'objet une marchandise reste identique à elle-même ; mais en tant qu'expression de relations humaines elle peut changer de sens. La même pièce de vin produite par des esclaves, des prolétaires ou des hommes libres dans une société sans classes n'a pas la même signification sociale. Le caractère interhumain des catégories économiques est masqué par la matérialité du capital, et c'est ce qui leur donne l'apparence trompeuse d'un phénomène naturel. Dans l'univers réifié, l'individu est écrasé par une prétendue nature économique, qui est cependant le fruit de sa propre activité. C'est une véritable chosification, qui ramène tout au même et à l'identique. En réalité il n'y a pas de lois éternelles, mais simplement des lois historiques. Marx est l'introducteur de la temporalité en économie politique ; les systèmes évoluent et se vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Maisil ne peut rien contre l’évidence de la liberté 1.Fuir sa liberté et l’angoisse, c’est être de mauvaise foi. Qu’est-ce que la mauvaise foi ? L’homme peut prendre des attitudes négatives vis-à-vis du monde et de soi : l’ironie, le ressentiment, etc. Dans la mauvaise foi, la conscience, au lieu de diriger sa négation vers le dehors, la tourne vers elle-même 2.

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Laconscience de soi peut être conscience de l'illusion sur soi : ie, en prenant conscience que je ne suis pas ce que j'ai conscience d'être, je peux mieux me connaître (à une condition évidemment : que je ne sois pas fatalement détermién par mon inconscient, que celui-ci ne soit pas un "destin" -d'où, encore, l'intérêt de recourir à Résumé du document La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir est compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparaît, nécessairement trompeuse ... Sommaire IntroductionI Les ambitions de la conscience classiqueII L'ébranlement de l'inconscient freudienIII Qu'est-ce que la conscience ? Extraits [...] Dissertation philosophique La conscience peut-elle nous tromper ? La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir soit compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparait, nécessairement trompeuse. Ainsi, nous verrons tout d'abord les ambitions de la conscience classique pour ensuit évoquer l'inconscient freudien. [...] [...] Ainsi, il nous arrive fréquemment de prendre conscience d'idées sans que nous en comprenions l'origine. Malgré que nous essayions de la trouver et que, par chance, nous la trouvons, il reste néanmoins à comprendre pourquoi telle action a eu tel effet. Dès lors, Descartes trouve pour cause de son attirance envers les personnes louches, son amour de jeunesse qui louchait. Mais ne fait pas part au lecteur du pourquoi son esprit à retenue cette particularité et pourquoi serait-elle la conséquence de cette attirance. [...] [...] Dès lors, l'inconscient qui pénètre dans la conscience risque d'être superficielle et surtout trompeur. C. La conscience est moindre face à l'inconscient Ce qui rend la thèse de l'inconscient vraisemblable, c'est qu'il permet d'expliquer des phénomènes dont seule la conscience est apte à se rendre compte. Ainsi, Freud montre, à travers la théorie des rêves, que leur contenu apparent et leur sens profond sont généralement des choses refoulées par l'homme. De plus, les névroses ne peuvent être soignées uniquement parce que nous connaissons la présence d'un inconscient capable d'influencer leurs comportements Qu'est-ce que la conscience ? [...] [...] La conscience, un effet ? Selon Marx, la conscience ne détermine pas l'existence de l'homme mais c'est l'existence de l'homme qui détermine sa conscience. Ainsi, en pensant que la conscience détermine l'homme, celui-ci se fait beaucoup d'illusions dans la mesure où le sujet est contraint à penser ou agir d'une façon par son appartenance à sa classe sociale. B. Une conscience aliénée Or la conscience collective, autrement dit de classe n'est pas fiable car sen fonction des différentes classes on assiste à une classification des consciences la bourgeoisie pense être seule alors que celle des ouvriers est aliénée. [...] [...] Cependant, cette prise de conscience de soi ainsi que de la nature n'est pas sans conséquence. En effet, elle suppose que l'homme a la possibilité de maintenir le contrôle de soi et de ses réactions face au monde extérieur. C'est en se connaissant le mieux que l'homme pourra maitriser ses réactions. C. La connaissance de soi constitue le sujet Ainsi, la prise de conscience commence indéniablement par le fait de prononcer le je Dès lors, la conscience apparait comme constante à travers tous les changements qu'elle peut subir. [...]
Laconscience ne peut pas engendrer que des illusions, puisqu’elle est la vérité première. Le philosophe qui a démontré ceci est Descartes. Cette vérité première qu’est la
Corrigé d'une dissertation de philosophie construit avec un plan en 3 partie. Dissertation sur le thème du programme de philosophie La conscience. Corrigé entièrement rédigé. Problématique Toute prise de conscience est-elle libératrice ?Extrait de la dissertation La prise de conscience ne se fait pas toujours dans la joie et l'on peut parfois la vivre comme une épreuve douloureuse. En effet, le savoir auquel nous confronte la prise de conscience semble mettre un terme brutal à une somme d'illusions bienfaisantes ainsi qu'à une forme de liberté consistant à croire ou à se comporter comme il nous plaît. En même temps on ne peut que s'interroger sur la valeur de l'inconscience et du sentiment de liberté qu'elle procure car il semble bien que ce soit une valeur trompeuse. N'est-ce pas plutôt la prise de conscience qui nous libère et en réalité l'inconscience qui nous enchaîne ? Mais alors le problème revient à comprendre comment la liberté est à l'œuvre dans toute prise de conscience et à quelles conditions. Il convient tout d'abord de comprendre ce qui caractérise la prise de conscience par rapport à la simple conscience. Autant la conscience de soi peut être marquée par la subjectivité du sujet lui-même, autant la prise de conscience implique un retour réflexif de la conscience sur elle-même, l'arrachant à la subjectivité pour la rendre plus objective. [...]Note obtenue 16,5/20. Avoirune bonne estime de soi signifie aussi que l’on a une conscience nette de l’extension réelle de ses qualités, de ses capacités et de ses limites. A ce niveau, comme le montre le hadith du prophète « Le croyant est le miroir du croyant » 8 , le croyant demeure, pour son frère, un instrument qui lui permet l’acquisition progressive d’une vision claire et
Au programme de notre dictionnaire de philosophie la conscience Table des Matières1 La conscience en philosophie2 Définitions générales du concept de conscience 3 Cours sur la notion de conscience4 Définitions particulières de philosophes sur la conscience / la subjectivité Dans l'Antiquité, la conscience n'existait pas seul le “noos”, l'esprit connaissant, avait une valeur. C'est la modernité philosophique qui a donné au sujet une conscience. Descartes l'a posée comme le socle de la connaissance car la conscience a résisté au doute méthodique, elle peut donc servir de fondement sur lequel s'édifierait l'ensemble du savoir cf. La Métaphysique de Descartes. Kant, Hegel, ou encore Sartre reprennent à leur compte cet acquis de la philosophie moderne. Définitions générales du concept de conscience – Du latin conscientia connaissance partagée avec un autre – Sens psychologique connaissance, intuition ou sentiment qu'un sujet possède de lui-même, de se états et de ses actes – Sens moral capacité de formuler des jugements moraux, sur le bien et le mal Cours sur la notion de conscience Introduction Conscience » cum scientia latin. La conscience activité psychique qui fait que je pense le monde et que je me pense moi-même. Et ce parce que la conscience est une mise à distance. La conscience est mise à distance De l’homme face au monde De l’homme face à lui-même La conscience ce qui fait que je ne suis pas posé dans le monde comme peut l’être un objet mais que je me rapporte au monde, que je le vise, que je m’y projette. Etre conscient, c’est sentir, agir, penser et savoir que je sens, que je pense et que j’agis. L’homme n’est pas posé dans le monde, il s’y rapporte. Par la conscience, le monde devient objet de connaissance et de réflexion. Etre conscient des actes accomplis et des pensées élaborées n’en fournit pas pour autant l’intelligibilité. De plus, la conscience est une mise à distance de l’homme par rapport à lui-même. Elle peut être ce qui lui inflige des expériences douloureuses ex la conscience morale, la culpabilité, le remords. Ex Crime et châtiment Dostoïevski avec le personnage de Raskolnikov après le double meurtre de l’usurière et de sa sœur. Par la conscience morale, l’homme fait l’épreuve d’actes dans lesquels il a du mal à se reconnaitre. En ce sens, la conscience signifie moins l’accès à une identité stable, définie qu’à une tâche à effectuer. Problématique En quoi la conscience fait elle la grandeur et la misère de l’homme ? La conscience ce qui permet la connaissance La conscience permet à l’homme de répondre de ce qu’il est. Ceci l’élève au-dessus de l’animal. Mais ce phénomène est aussi ce qui le sépare de l’immédiateté et de l’innocence de l’instant. La conscience est donc synonyme de dignité, elle est ce qui permet à l’homme de penser le monde et de se penser lui-même. Mais cette dignité a un prix, elle est une libération qui impose la nécessité de devoir répondre de ses actes et de les assumer. Parallèlement à cela parce qu’elle permet la pensée, elle est ce qui permet le questionnement philosophique. Si la conscience est ce qui permet le raisonnement philosophique, il semble nécessaire de s’interroger sur l’origine de cette interrogation. A la question connais-toi toi-même », Socrate répond je sais que je ne sais rien ». Négativité de la connaissance le savoir se pose ici comme la conscience de ne rien savoir. I Descartes La conscience va aboutir comme positivité fondatrice. Les méditations métaphysiques. Cogito ergo sum » Remise en question des perceptions, des opinions et des jugements. Le doute est un outil, il est méthodique, radical et systématique. Il a pour but d’aboutir à la découverte d’une vérité fondatrice, indubitable et certaine à partir de laquelle la science et la connaissance pourraient être refondées. On doute du plus simple au plus complexe le plus simple douter des 5 sens plutôt que de douter de chacune de mes perceptions ce qui serait infini, il faut douter de ce qui permet la perception les 5 sens. Cf texte du morceau de cire et de la tour qui semble carrée et qui en fait est ronde. Les sens sont donc trompeurs. Si les sens sont trompeurs, il est nécessaire de douter ce qui fonde mes 5 sens le corps. Descartes doute de l’existence de son propre corps. Mais si mes sens sont trompeurs, mes pensées peuvent aussi l’être doute quant aux vérités mathématiques. Comme celles-ci ne procèdent pas de l’expérience et sont dans mon esprit, il faut bien qu’un être les y ait mises. Douter de ces vérités, c’est donc nécessairement poser l’hypothèse de l’existence d’un Dieu qui ne cesserait de me duper. D’où l’hypothèse de l’existence d’un malin génie. Début de la conclusion je puis douter de toute mais pour douter il faut que je pense et pour penser il faut que je sois je pense, je suis. Dès que je pense et aussi longtemps que je pense, je suis. L’unique certitude qui résiste au doute je pense donc je suis ». Mais cette vérité affirme le fait que j’existe, elle ne me dit pas la nature de ce que je suis. Etre conscient d’exister ne m’informe pas sur l’identité de cet existant. La conscience peut-elle être objet de connaissance ? II La Conscience est une activité La conscience une activité qui accompagne mes représentations Kant Logique intro 1800 Contrairement à Descartes qui définit la conscience comme une chose, Kant la présente comme une activité. La conscience est une fonction nécessaire de la pensée mais ne me donne pas la connaissance de ce je que je suis. Pour identifier ce moi, il est nécessaire que le pouvoir d’indentification soit initialement dans la conscience, pouvoir d’identification qui permet d’établir la relation entre sujet et objet. Kant distingue la représentation » de la connaissance », la matière » de l’ intuition », la sensibilité », la forme », l’ entendement ». Selon Kant, la connaissance procède de deux sources la sensibilité et l’entendement sans la sensibilité l'entendement est vide, sans l’entendement, la sensibilité est aveugle. cf. La Critique de la Raison Pure Sensibilité faculté par laquelle les objets me sont donnés réceptivité, sensation. Entendement faculté intellectuellepar laquelle les objets sont pensés faculté de connaitre. Faculté intellectuelle qui produit les concepts à partir desquels des intuitions sensibles sont reliées entre elles et ordonnées car subsumées. Subsumer » ranger une intuition sensible sous un concept, donc identifier, connaitre. Ex celui qui voit une maison pour la première fois simple intuition. Celui qui voit une maison et qui a déjà dans son entendement le concept de maison en a la représentation. Le je » accompagne toutes mes représentations et les unifie. La conscience, le je » est originaire. Il est ce qui permet cette unification et la conscience de soi procure aux représentations leur cohérence. Pour que les représentations soient unifiées, il faut admettre ce pouvoir unificateur comme ce qui permet la connaissance, donc le penser comme originaire. La conscience est donc une activité, elle est un pouvoir de synthèse. Le sujet ne peut prendre conscience de lui-même qu’à travers cette activité. Comme, la conscience de soi ne peut apparaitre que lorsqu’elle se réalise, elle ne peut pas être une connaissance de soi car elle est ce qui permet la connaissance. La conscience, lorsqu’elle se prend elle-même pour objet de pensée ne peut se penser à vide. Elle se pense à partir des contenus de pensée qui l’investissent. La conscience présente ainsi un caractère paradoxal, elle est ce qui permet la connaissance de l’objet, mais elle ne peut être elle-même objet de connaissance. La conscience immédiate et la conscience réfléchie, la connaissance du monde, la connaissance de soi. La conscience de soi se définit comme la possibilité pour le sujet de prendre pour objet de connaissance ses états de conscience la conscience se retourne sur elle-même pour penser ses contenus de pensée. La conscience participe ainsi de deux mouvements La conscience immédiate elle est celle qui accompagne les actes du sujet avoir conscience de quelque chose La conscience réfléchie celle dans laquelle le sujet se pense lui-même comme conscient de quelque chose. Exemple Kant le passage de la simple conscience de soi Charles veut manger » à je veux manger » la conscience de soi Kant Avant il se sentait, maintenant il se pense » Les deux mouvements fonctionnent ensemble toute conscience est toujours conscience de quelque chose et je ne peux prendre conscience de ce que je suis qu’en me regardant au travers des actes accomplis la conscience réfléchie présuppose la pensée immédiate. De la même façon, le sujet ne peut avoir conscience de quelque chose que parce qu’il s’y sait présent je n’ai conscience du monde que pace que je suis conscient d’y être la conscience immédiate présuppose la conscience réfléchie. Elles sont donc inscrites dans une activité, dans un mouvement, donc dans une temporalité qui entrelace la conscience immédiate et celle réfléchie sans pour autant les faire coïncider. Cette absence de coïncidence avec soi clairement chez Bergson. Cette non coïncidence apparait avec la notion de durée. Le mouvement effectué inscrit la conscience dans la durée. La conscience établit une relation entre le passé, le présent et l’avenir. III La conscience et la temporalité Texte de Bergson l’énergie spirituelle La conscience est conservation du passé. La conscience est mouvement vers l’avenir. Donc la conscience est un lien entre le passé et l’avenir car c’est le rapport à la mémoire et au projet qui caractérise la conscience. Bergson lie le savoir à la mémoire et à l’anticipation. La mémoire est une fonction du passé. La conscience est attention portée au présent. Elle est donc fondamentalement pratique. La conscience chez Bergson est une chose concrète, c’est-à-dire une réalité dont nous faisons l’expérience à chaque instant. Elle apparait d’autant plus clairement qu’elle se réalise à chaque rapport au monde car elle accompagne chacune de nos perceptions et chacun de nos actes. La conscience se caractérise par la mémoire une conscience sans mémoire serait une conscience inconsciente », une conscience sans conscience d’elle-même une conscience qui ne pourrait jamais rien identifier et serait ainsi confrontée à un perpétuel inconnu. Or la conscience est le lieu dans lequel les événements s’impriment. Elle se définit d’abord par la perception des objets qui nous environnent et cette perception implique la mémoire percevoir, c’est se souvenir » Bergson Etre conscient », signifie être capable d’effectuer le lien entre un événement présent et un événement passé afin que celui présent puisse être identifié, reconnu et que je puisse agir dans le monde et donc y vivre. La conscience est aussi tension vers l’avenir, anticipation car agir dans le présent signifie nécessairement s’engager dans ce que ce présent va devenir. Si la conscience rapporte l’événement présent à celui passé pour pouvoir identifier celui présent, si la conscience est relation à l’événement présent à partir de l’avenir qu’il annonce, quelle relation la conscience peut-elle avoir avec le présent ? Si la conscience est en relation avec ce qui nest plus le passé, et ce qui n’est pas encore l’avenir quelle relation a-t-elle avec ce qui est l’instant présent ? L’instant présent est par nature fugace, fugitif commencer à percevoir l’instant présent signifie qu’il n’est déjà plus du présent mais déjà du passé car la pensée s’y applique l’instant est alors déjà un souvenir. De la même façon, anticiper le présent est impossible. L’instant n’existe pas dès qu’il apparait, il n’est déjà plusil est déjà du passé, aussi longtemps qu’il est attendu, il n’est pas c’est de l’avenir. Dès lors, le présent n’est qu’une durée participée par le passé immédiat et l’avenir imminent. Le présent, c’est quelque chose qui dure. Là où Descartes voyait la conscience comme une chose qui pense, Bergson voit une chose qui dure, qui s’écoule. Pour Bergson, la conscience est progrès et son inspiration dans la durée fait que l’homme est ce qu’il fait et fait ce qu’il est. Si la conscience est happée par le passé et tendue vers l’avenir, la conscience est mouvement, visée. IV Toute conscience est conscience de quelque chose » Husserl. Tout cogito porte en lui son cogitatum auquel elle se relie et dont il se distingue. La conscience est toujours relation avec autre chose qu’elle-même. Il y a toujours une distance entre la conscience et l’objet qu’elle vise. Même lorsque la conscience prend pour objet de pensée ses contenus de pensée ex ses souvenirs … elle ne parvient pas à les penser tels qu’ils étaient au passé parce qu’elle ne peut les appréhender que relativement au présent dans lequel elle est. La conscience est projet, visée du monde, elle est intentionnalité ». Intentionnalité visée, projection vers le monde. La conscience n’est plus lue comme une intériorité close sur elle-même, elle est visée, projection. Avant d’être réflexive, retour sur elle-même, la conscience est initialement relation au monde en tant que je suis un être qui désire, qui agit et qui anticipe. Parce qu’elle s’anticipe, la conscience est donc toujours déjà au-delà d’elle-même, elle est visée d’un ailleurs pour orienter son agir dans le monde. La conscience est donc donatrice de sens, de signification. La signification n’est pas dans la chose, c’est la conscience qui donne leur sens aux choses qu’elle vise et qu’elle perçoit. Mais si la conscience est donatrice de sens, si elle ne se règle plus sur l’objet pour le connaître mais fournit un sens à l’objet, alors la conscience ne peut plus être pensée comme le lieu d’une vérité unique, absolue. Il apparait alors légitime de se poser la question suivante penser la conscience comme prévalant sur la conscience, est-ce une vérité ou une simple interprétation ? V La mise ne doute de la suprématie de la conscience sur le corps. Texte de Nietzsche Aurore » 1880 La conscience n’est que le simple écho du corps qui la porte au monde. Plus que cela, ne serait-ce pas une simple interprétation que l’on aurait posée comme vérité pour des raisons morales, pratiques ? Si la conscience est donatrice de sens, penser la conscience comme supérieure au corps, n’est-ce pas une simple interprétation plutôt qu’une vérité, une croyance et non un état de fait ? Avec le cogito, Descartes avait signalé la séparation de l’âme et du corps. Cependant, Descartes, affirmant par la suite que je ne suis seulement logé dans mon corps ainsi qu’un pilote en son navire », il finit par réunir l’âme et le corps car l’expérience de la faim et de la douleur physique montre que le corps peut troubler la pensée. Et cette réunion n’est pas sans conséquences car elle conduit nécessairement à s’interroger sur l’influence du corps sur la conscience et de la conscience sur le corps. Cette interrogation est fondamentale dans l’œuvre de Nietzsche. La conscience selon Nietzsche Traditionnellement, la métaphysique et la philosophie ont toujours pensé la conscience comme ontologiquement supérieure au corps. Ceci n’est qu’un postulat avancé pour des raisons pratiques et morales elles servent à responsabiliser l’homme quant à ce qu’il est et ce qu’il fait, à le rendre coupable et justifie ainsi le châtiment…. Avant cela, la métaphysique avait déjà posé tout ce qui est immatériel comme ontologiquement supérieur au sensible l’âme, l’esprit, la conscience sont donc valorisés et le corps, le sensible déprécié. Nietzsche opère un reversement de cette hiérarchie il pose la conscience comme dérivative du corps la conscience est une évolution dernière et tardive du système organique ». Selon Nietzsche, le corps est premier, il est pluralité de forces, de pulsions qui luttent les unes contre les autres, les unes avec les autres. Ces forces constituent ce que Nietzsche appelle la volonté de puissance » force qui cherche son propre accroissement, qui est toujours en devenir… Le Moi est donc multiple et l’individu vit une pluralité de sensations, d’identités, de rôles. Réduire la conscience à une unité, c’est vouloir enfermer l’homme dans une identité unique, c’est vouloir le réduire à un seul rôle et ce rôle est défini par la philosophie comme celui de l’ animal rationnel ». Or, selon Nietzsche Tout acte de volonté comporte premièrement une pluralité de sentiments ». L’unité du je pense » n’est donc qu’un préjugé, une illusion de la grammaire qui laisse croire que le je » décide de la pensée alors qu’en fait le je » n’est que la conséquence d’une multitude de luttes continuelles entre les différentes forces qui animent le corps. L’unité de la conscience est donc une illusion pratique car face à la pluralité du monde, il est rassurant de se penser comme une unité plutôt que de se penser comme pris dans un devenir permanent et donc d’être toujours autre à soi-même. Première illusion de la conscience la conscience se pose comme cause d’elle-même, elle se croit substance et se pense comme étant à l’origine de ses pensées. Or, la conscience n’est pas ce qui donne des ordres mais qui ne fait qu’obéir à ce que le corps impose les pensées viennent à moi quand elles le veulent et non quand je le décide ». La conscience n’est que le simple écho du corps. La conscience n’a accès qu’à la surface des que l’on connait les raisons qui nous font agir, c’est en fait se méprendre car ces raisons fondamentales sont en profondeur et échappent à la surface. La croyance en l’ego n’est donc qu’une illusion, le Moi rationnel n’est qu’un mythe, une fiction métaphysique et la souveraineté de la conscience sur le corps, un fantasme. On peut alors comprendre le sens du cogito brisé » chez Ricoeur le moi n’est pas transparent à lui-même. Le Moi n’est pas une identité qui est donnée de façon définitive au départ, une fois pour toutes ; mais une identité qui ne cesse de se construire au fur et à mesure ce qu'il nomme identité narrative. La conscience se manifeste ainsi par une certaine opacité à elle-même. Conclusion La conscience se définit, certes, par son activité quant à la connaissance, mais aussi par ses lacunes, ses errances, son opacité. En approchant l’homme relativement à cette opacité de la conscience, force est de constater que celle-ci n’est pas transparente à elle-même. Il y a en elle des choses qui lui échappent et qui signalent que par-delà ce que la conscience affirme d’autres choses se disent. Penser la conscience signifie donc aussi penser ce qu’elle ne maîtrise pas au sein du psychisme et qui peut la remettre en question quant à son autorité. Cette remise en question passera par Nietzsche par la volonté de puissance, par Marx dans le domaine social pour aboutir au thème de l’inconscient chez Freud, inconscient qui induira ce constat fatal Le Moi n’est pas maître en sa propre maison » Définitions particulières de philosophes sur la conscience / la subjectivité – Descartes “Ma propre pensée ou conscience” Discours de la méthode – Rousseau “Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions” Emile ou de l'Education – Kant “La conscience est une représentation qu'une autre représentation est en moi” Critique de la raison pure – Kant “La conscience est la raison pratique représentant à l'homme son devoir pour l'acquitter ou le condamner en chacun des cas où s'applique la loi” Critique de la raison pratique – Hegel “L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à-dire que, de ce qu'il est, quelle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi” Phénoménologie de l'Esprit – Bergson “La conscience est la puissance de choix” L'Evolution Créatrice – Alain “La conscience est le savoir revenant sur lui-même” Définitions – Sartre “La conscience est le refus d'être substance” L'Etre et le Néant – Rabelais “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme” Panagruel – Dante “Pourvu que ma conscience ne me fasse pas de reproches, je suis prêt à subir la volonté de la fortune” La Divine Comédie
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