4mn. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a donc lancé, le 3 avril 2022, le « projet sango », cryptomonnaie censée attirer des investisseurs dans le
Quels ingrĂ©dients faut-il rĂ©unir pour ĂȘtre un bon prĂ©sident? Savoir enthousiasmer et proposer un rĂ©cit national. Illustrations Ă travers les souvenirs de la journaliste politique Catherine Nay. Dans le deuxiĂšme volume de ses mĂ©moires intitulĂ© Tu le sais bien, le temps passe 1, la journaliste Catherine Nay retrace lâhistoire des prĂ©sidents de la RĂ©publique, de Jacques Chirac Ă Emmanuel Macron. Un parcours qui Ă©claire les attentes des Français en 2022. François Mitterrand est-il le prĂ©sident le plus machiavĂ©lique que vous ayez connu? Vous expliquez comment il a entravĂ© les ambitions de Michel Rocard, son Premier ministre, et comment, par la suite, il a aidĂ© Jacques Chirac, du RPR de droite, lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 1995⊠François Mitterrand Ă©tait en tout cas florentin. Michel Rocard a Ă©tĂ© le rival perpĂ©tuel qui sâest effacĂ© devant lui au dernier moment. Il lâavait jaugĂ© comme un barreur de petite mer, pas de haute mer. Il le mĂ©prisait. Et puis, il avait compris quâaprĂšs quatorze ans de socialisme, la France avait besoin dâune alternance. Comme il ne supportait pas Edouard Balladur, il a pensĂ© que câĂ©tait le tour de Jacques Chirac, qui avait Ă©tĂ© son Premier ministre. Il a oeuvrĂ© pour quâil soit Ă©lu, tout en en pensant du mal. Sept ans auparavant, il disait quâil Ă©tait voyou, vulgaire, vellĂ©itaire. Puis, tout Ă coup, il lâa parĂ© de vertus dâhomme dâEtat. Dans les derniers mois de sa vie, François Mitterrand voyait des gens de droite, Jean dâOrmesson, RenĂ© Monory⊠Il aimait parler avec eux. Dans le fond, il retombait dans son milieu ancien. Il en avait soupĂ© des courants socialistes. Il ne les supportait plus. Les Français ont envie dâavoir quelquâun dont ils sont fiers, mĂȘme si aprĂšs, ils dĂ©noncent son pouvoir personnel. » Catherine Nay, journaliste et Ă©ditorialiste. Quand Jacques Chirac est Ă©lu prĂ©sident, on voit la puissance de son parti, le Rassemblement pour la RĂ©publique RPR, avec des personnalitĂ©s trĂšs fortes comme Charles Pasqua ou Philippe SĂ©guin. Comment a-t-il rĂ©ussi Ă sâimposer? Par son entrain, sa force de frappe⊠Il Ă©tait joyeux. Il drainait des foules enthousiastes derriĂšre lui. CâĂ©tait un battant. Il avait Ă©tĂ© jaugĂ© quand il Ă©tait au cabinet du prĂ©sident Georges Pompidou NDLR de 1969 Ă 1974. Celui-ci disait Si un arbre me gĂȘne, le lendemain quand je me lĂšve, Chirac lâa coupĂ©. » Chirac avait subjuguĂ© tout le monde par son talent pour ĂȘtre Ă©lu en CorrĂšze, un fief de gauche. SuccĂ©dant Ă Georges Pompidou qui donnait lâimage dâun homme malade, sa vitalitĂ© a sĂ©duit. Quelque fois, on le prenait pour un imbĂ©cile. Mais, en rĂ©alitĂ©, câĂ©tait un homme secret qui avait une culture extraordinaire. DâemblĂ©e, il a eu conscience dâun monde multi-polaire. Il connaissait trĂšs bien lâ Afrique, lâ Asie⊠Il avait une vision Ă lâĂ©chelle internationale. De ce point de vue, il a Ă©tĂ© un grand prĂ©sident. La principale caractĂ©ristique de Nicolas Sarkozy est-elle quâil aura Ă©tĂ© un bon prĂ©sident de temps de crise? Je le pense. Dans les crises, il est calme, il sait ce quâil veut, il rĂ©ussit Ă entraĂźner les gens. Il a Ă©tĂ© exceptionnel dans celle des subprimes. Les autres dirigeants europĂ©ens ont Ă©tĂ© trĂšs contents dâavoir un leader, difficile de caractĂšre, et qui, parfois, les brusquait. Un dĂ©putĂ© mâ a dit Ă cette Ă©poque Quand il y a une tempĂȘte et que les vagues sont hautes, on ne demande pas en plus au skipper dâĂȘtre sympathique et bien Ă©levĂ©. » Il est parvenu Ă entraĂźner Angela Merkel qui freinait des quatre fers parce quâelle croyait que les banques allemandes ne seraient pas affectĂ©es par la crise. Et puis, quand elle a vu que plusieurs dâentre elles sâĂ©crouleraient, elle a Ă©tĂ© bien heureuse de trouver quelquâun qui avait pris les choses en main. Et lĂ , elle lâa suivi. Sarkozy a donnĂ© le meilleur dans cette crise. Je me souviens de son premier discours devant le Parlement europĂ©en quand il a assumĂ© la prĂ©sidence tournante de lâUnion. Il a parlĂ© cinquante minutes sans notes. CâĂ©tait exceptionnel. A lâĂ©couter, on avait envie dâĂȘtre EuropĂ©en. Ensuite, il est revenu sur le terrain hexagonal oĂč il a commis une gaffe par jour, emportĂ© par son tempĂ©rament. Son drame rĂ©side dans ce conflit entre son intelligence hors norme et ce tempĂ©rament quâil ne maĂźtrise pas. Il rĂ©ussissait Ă se crĂ©er lui-mĂȘme ses ennemis. 1 Tu le sais bien, le temps passe. Souvenirs, souvenirs 2, par Catherine Nay, Bouquins, 2021, 428 p. Y a-t-il forcĂ©ment une dimension monarchique dans la fonction de prĂ©sident de la RĂ©publique française? Avoir voulu, comme François Hollande, ĂȘtre un prĂ©sident normal », Ă©tait-ce une erreur? Oui, câĂ©tait le signe dâune incomprĂ©hension totale de la fonction. Les Français ont envie dâavoir quelquâun qui les reprĂ©sente dignement, dont ils sont fiers, mĂȘme si aprĂšs, ils dĂ©noncent son pouvoir personnel. On est dans une monarchie rĂ©publicaine. Vouloir ĂȘtre un prĂ©sident normal » en faisant la file chez le boucher comment un acheteur lambda, en prenant le train, et en ayant toujours la cravate de travers dĂ©montre quâil nâa pas compris ce quâ Ă©tait la fonction. En outre, il Ă©tait intimidĂ© parce quâil nâavait passĂ© que quelques mois Ă lâElysĂ©e comme collaborateur du temps de Mitterrand, parce quâil nâavait jamais Ă©tĂ© ministre, parce quâil nâavait jamais cheffĂ© »⊠Il ne savait pas le faire et il lâa montrĂ©. Je me souviens des premiĂšres Ă©tudes dâopinion aprĂšs son Ă©lection oĂč les Français pensaient quâil ne ferait rien. Il est vrai que câĂ©tait lâantisarkozysme qui lâavait fait Ă©lire, qui plus est avec seulement 51% des voix. RĂ©sultat un an et demi avant lâĂ©chĂ©ance de la prĂ©sidentielle de 2017, 82% des Français ne voulaient pas quâil se reprĂ©sente. Une opportunitĂ© rĂȘvĂ©e pour Emmanuel Macron? Oui, câest pour cela quâEmmanuel Macron y est allĂ©. Il avait vu François Hollande Ă lâoeuvre et nâ avait pour lui aucune considĂ©ration. Alors, il sâest dit Pourquoi pas moi? ». Et cela a marchĂ©. Parce quâil a apportĂ© une ductilitĂ© intellectuelle et un rĂ©cit national. En proclamant quâil allait prendre ce quâil y a de mieux Ă droite et Ă gauche, il proposait un projet de nature Ă sĂ©duire un peu tout le monde. Tandis que François Hollande nâa jamais su expliquer le sien aux Français. Il nâa pas rĂ©ussi Ă construire un rĂ©cit national, au contraire dâEmmanuel Macron.
LeprĂ©sident particulier qui apparaĂźt dans votre rĂȘve peut ressembler Ă quelqu'un qui peut avoir les mĂȘmes qualitĂ©s dans la vraie vie. Advertisements Le prĂ©sident est la reprĂ©sentation suprĂȘme du pĂšre. Elle est ultime s'il s'agit du prĂ©sident de la rĂ©publique.Le pĂšre prĂ©side Ă la destinĂ©e de l'enfant. Cette dĂ©finition provient du Nouveau dictionnaire des rĂȘves de Tristan
Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron, le 3 avril 2020. © Reuters En voyage au Congo, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres lĂąche quelques confidences. Extraits. Depuis que son nom revient pour succĂ©der Ă Edouard Philippe Ă Matignon, des Ă©lus et des ministres se sont pris dâune affection soudaine pour lui. Ils ignorent que Jean-Yves Le Drian est une force tranquille, qui aime travailler dans la durĂ©e. A priori, cette histoire de Matignon ne lâatteint pas plus que ça. Une rumeur parmi dâautres. On en parle trop, on ne parle que de ça, on devrait plutĂŽt parler du redressement Ă©conomique de la France», souffle-t-il Ă Paris Match, alors quâil attend lâavion qui le mĂšnera de Bruxelles, avec une dĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo RDC.Lire aussi L'Ă©dito de Bruno Jeudy - Macron, opĂ©ration survie politique La suite aprĂšs cette publicitĂ© ... La suite aprĂšs cette publicitĂ© Devenir le Premier ministre de fin de mandat du preÌsident Macron nâest pas forceÌment un cadeau. Raison pour laquelle lâentourage de Jean-Yves Le Drian ne le pousse pas vers Matignon. Contrairement aÌ une leÌgende, le poste ne lui a jamais eÌteÌ proposeÌ explicitement par François Hollande, il nâa donc jamais eu aÌ le refuser. Il ira si on le lui demande, parce quâil a le sens du devoir », assure un proche. Il ira aussi sâil sent que la situation lâexige », confirme un autre. Lire aussi Sondage Ifop Macron et ses ministres Ă la peine La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© ...En privĂ©, Le Drian le rĂ©pĂšte Jâai beaucoup de respect pour Edouard Philippe. Pour moi, il est Ă la fois loyal et courageux.» Mais lâancien maire de Lorient a-t-il envie du poste ? Un ami de Macron admet que nommer un ex-ministre de François Hollande Ă Matignon, ça ne fait pas rĂȘver ». Câest un plan B pour Macron », analyse un Ă©lu du premier cercle. Le prĂ©sident cherchait, sans la trouver, une femme. Lâautre premier ministrable » du gouvernement, Bruno Le Maire, est dâun profil trop proche de celui dâEdouard Philippe. Dernier argument avancĂ© en faveur de Jean-Yves» Macron aura les mains libres. Il sera prĂ©sident et Premier ministre.» En ont-ils dĂ©jĂ parlĂ©? Je ne fais jamais Ă©tat de mes Ă©changes avec le prĂ©sident, Ă personne. Pas mĂȘme Ă ma femme », nous rĂ©pond calmement Le aussi Bruno Le Maire assure qu'il n'est "pas intĂ©ressĂ©" par Matignon Retrouvez l'intĂ©gralitĂ© de ce reportage dans le numĂ©ro 3711 de Paris Match, en vente dĂšs jeudi dans les kiosques et sur iPad. Contenus sponsorisĂ©s PersonnalitĂ©s Sur le mĂȘme sujet
RĂȘverun prĂ©sident mort Recevoir de l,argent de la par du prĂ©sident Parler avec un prĂ©sident mort et chasser RĂȘvĂ© de serrer la main du prĂ©sident de la rĂ©publique RĂȘves Ă un enceinte prĂ©sident mort dans une voiture RĂȘvĂ© Ă un prĂ©sident RĂȘve voir et parler avec un prĂ©sident mort Que signifie voir la recevoir, argent part prĂ©sident de la rĂ©publique
DĂ©bats Le candidat qui portera les couleurs du PS Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle sera connu dimanche. Portraits des deux compĂ©titeurs finaux vus par les internautes qui les soutiennent. François Hollande rĂȘvĂ© en prĂ©sident de la RĂ©publique Dans les dĂ©bats sur les candidats du Parti socialiste Ă l'investiture pour les Ă©lections prĂ©sidentielles, les commentaires du prennent parti. Ils prĂȘtent Ă François Hollande et Ă Martine Aubry les qualitĂ©s nĂ©cessaires Ă un prĂ©sident de la RĂ©publique, ou bien dĂ©noncent ce qu'ils voient de dĂ©fauts en chacun d'eux. Nous choisissons, dans ce "Vous l'avez dit", l'angle positif quels sont les trois atouts le plus souvent prĂȘtĂ©s Ă l'un et Ă l'autre par ceux qui les espĂšrent prĂ©sidente ou prĂ©sident de la RĂ©publique ?La bonhommieFrançois Hollande, ce serait la "force tranquille" Lelimousinan. "Il sait, par son attitude, ĂȘtre rassurant et serein" Conscience.Son attitude, quelle est-elle ? "Il a l'air sympa plus que beaucoup d'autres" ardeso, en quelque sorte "un homme plaisant" Alexis30, "paisible et rassurant, parfois jovial aussi" Grand Parent.Le candidat rassure par "ses capacitĂ©s intellectuelles et d'organisation, souvent dĂ©terminantes" croquant12400, et par son humour, perçu comme un baume appliquĂ© sur la "morositĂ© gĂ©nĂ©rale" "Il est capable de jouer sur tous les registres la finesse d'esprit, l'humour comme la solennitĂ©" rebelle33, et "ça fait du bien" Svoboda.Semblent Ă©galement faire du bien "sa rondeur, son tact, son sens de l'Ă©quilibre". S'il a "moins de charisme" que d'autres, le corollaire est qu'il apparaĂźt "bien plus humble" canelle, ce qui n'est pas pour dĂ©plaire aux internautes tellement rebelles Ă "l'arrogance"."Sa proximitĂ© avec les autres est sincĂšre, et cela se sent" Ferula."Le savoir-faire pour rĂ©unir les Français" AngeloLes lecteurs disent souvent ne pas goĂ»ter les polĂ©miques entre responsables politiques. Alors François Hollande rassure aussi car, dit-on parmi ses partisans, "il n'attaque pas les autres candidats des primaires" Raiger. "Hollande n'a pas envoyĂ© une seule flĂšche contre ses coĂ©quipiers et a toujours voulu rassembler. Et il est apte Ă rassembler une majoritĂ© de Français pour une harmonie de vivre ensemble" interro."Une vraie stature d'homme d'Ătat" JamesbenVoilĂ un homme que l'on Ă©couterait, soulignent les commentaires, "qui pourrait reprĂ©senter le pays, car il faut un homme cultivĂ© Ă la tĂȘte de l'Ătat, oĂč tout se fait par diplomatie" Erreure 003. "HonnĂȘte et diplomate" Grand Parent, le candidat semble aussi avoir pour qualitĂ© sa force de travail "C'est un travailleur qui, sous des dehors d'humoriste, voire de dilettante, travaille parfaitement ses dossiers et a un excellent rapport avec ses administrĂ©s, mĂȘme ceux qui ne partagent pas obligatoirement ses couleurs politiques" Ferula.Ce qui convient aux internautes favorables Ă sa candidature, dans la façon dont François Hollande prĂ©sente le programme socialiste, c'est l'accent qu'il met sur "le socialisme de production", "la prioritĂ© donnĂ©e Ă l'industrie, Ă l'emploi des jeunes, Ă la rĂ©forme fiscale et non Ă la dĂ©pense publique et au soutien d'une consommation qui ne profite qu'aux importateurs et aux groupes financiers" yves92. C'est aussi, dans l'Ăducation nationale, le projet de "recrĂ©er sur 5 ans les 60 000 Ă 70 000 postes supprimĂ©s depuis 2007", bonne idĂ©e, dit Tenebon, car ce secteur, "c'est l'avenir du pays".C'est encore "l'inscription, par le biais d'un amendement Ă la proÂchaine loi de finances, de la rĂ©duction Ă 3 % du dĂ©ficit en 2013", et le lancement d'une "vaste rĂ©forme fiscale", qui ouvrent l'espoir de sortir d'une "sociĂ©tĂ© de rĂ©gression, sociĂ©tĂ© oĂč les riches deviennent toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres" oxea. "PrĂŽner la rigueur sans exclure les plus dĂ©munis, voilĂ une bonne initiative" Doremi.Ainsi François Hollande paraĂźt "avoir ce qu'il faut, de la volontĂ©, du sĂ©rieux, de l'intelligence" claire, "une vraie stature d'homme d'Ătat, faite de sĂ©rieux, de franchise, de compĂ©tence et de rigueur morale" Jamesben.L'espoirLe candidat "communique l'espoir" eausauvage. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement François Hollande rĂȘvĂ© en prĂ©sident de la RĂ©publique Que lire, que voir, Ă quel Ăąge ? 8 Commentaires
PressReader Catalog; For You; Le Figaro Sport. PSG : quand le prĂ©sident Macron rĂȘve d'un retour de ZinĂ©dine Zidane en France et Ă l'OM 2022-06-10 - Christophe Remise . En dĂ©placemenÂt Ă Clichysous-Bois ce mercredi, le prĂ©sident de la RĂ©publique a notamment donnĂ© son opinion sur l'avenir de ZinĂ©dine Zidane.
Au tout dĂ©but de son premier mandat, le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron rompait avec la tradition de lâinterview du 14 juillet. Lâexplication donnĂ©e alors par lâĂlysĂ©e Ă©tait que la pensĂ©e complexe du prĂ©sident se prĂȘterait mal Ă lâexercice ». Exercice de parler simplement avec les mĂ©dias â et donc avec le peuple français puisque lâentretien a une vocation publique. En ce dĂ©but de deuxiĂšme mandat, le prĂ©sident réélu affirme que le rĂ©sultat des prĂ©sidentielles, qui a vu la candidate du Rassemblement national obtenir 42 % des voix et lâabstention atteindre son plus haut niveau depuis 50 ans, lâ oblige ». Il lâoblige sur le fond du respect des diffĂ©rences qui se sont exprimĂ©es ces derniĂšres semaines ». Sur le fond du silence » de celles et ceux qui nâ ont pas voulu choisir ». Sur le fond de celles et ceux qui ont votĂ© pour Madame Le Pen ». Sur cela, Macron prĂ©cise que la colĂšre et les dĂ©saccords de ceux qui ont votĂ© pour ce projet celui du Rassemblement national doivent aussi trouver une rĂ©ponse ». Emmanuel Macron veut dĂ©cidĂ©ment Ćuvrer Ă cette unitĂ© par laquelle seule, nous pourrons ĂȘtre plus heureux en France ». Le ton est ici autrement diffĂ©rent de ce quâil a Ă©tĂ© en juin et juillet 2017. Si lâon en croit notre prĂ©sident, il serait dĂ©sormais dĂ©cidĂ© Ă considĂ©rer celles et ceux qui ne lui ont pas fait confiance. Si donc le quinquennat qui vient est appelĂ© Ă ĂȘtre celui de lâinvention collective dâune mĂ©thode refondĂ©e ⊠au service de notre pays, de notre jeunesse » qui a peu votĂ© pour lui mais au milieu de laquelle il sâest affichĂ© juste aprĂšs sa victoire, câest aussi avec celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans son projet ou sa politique que cela doit avoir lieu. Ce vote mâoblige », discours dâEmmanuel Macron au soir de sa réélection, le dimanche 24 avril AFP. Si lâon prend le prĂ©sident au mot, câest donc dans la contradiction quâexpriment les diffĂ©rences quâil compte gouverner quand mĂȘme » avec les oppositions politiques. Si le quinquennat prĂ©cĂ©dent avait parfois montrĂ© un gouvernement qui nâĂ©tait pas celui de tous les Français, mais exclusivement celui des nantis, nous ne serions donc plus dĂ©sormais cette continuitĂ©. Au contraire. Si ce que le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique affirme ici est vrai, alors on est mieux parti quâen 2017 en termes de pensĂ©e complexe ». Non seulement pour des raisons de mĂ©thode, mais aussi pour des raisons de fond. CapacitĂ© dâĂ©coute Nous vivons dans un monde indĂ©niablement complexe, et qui lâa dâailleurs toujours Ă©tĂ© la notion de complexitĂ© renvoie, ne serait-ce quâindirectement, Ă la vie humaine qui est irrĂ©ductiblement une vie collective, une vie politique ». Comme disaient les Anciens, nous sommes des animaux politiques ». Un monde complexe est fait dâincertitude â on ne sait pas Ă lâavance ce quâil en est de lâavenir, qui peut toujours ĂȘtre fait du pire, mais aussi du meilleur. Et cela dĂ©pend beaucoup de nous. Un monde complexe est contradictoire y Ă©voluer harmonieusement demande dâĂ©couter les contradictions sans automatiquement tenter de les rĂ©duire. Un monde complexe est fait de plusieurs couches dont certaines sont encore invisibles mais dĂ©jĂ bien rĂ©elles, comme une saison qui se prĂ©pare sous » la prĂ©cĂ©dente. Et cela ne se signale quâau travers de signaux faibles que nâimporte qui est susceptible de percevoir. Ce ne sont pas les compĂ©tences dĂ©jĂ en route, les expertises confirmĂ©es qui permettent dâidentifier les signaux faibles. Mais une capacitĂ© fondamentale dâĂ©coute du monde, de soi-mĂȘme et des autres. Au soir de réélection, Emmanuel Macron arrive au champ de Mars Ă Paris en compagnie de son Ă©pouse Brigitte Macron et entourĂ© de jeunes. Bertrand Guay/AFP Cependant, la complexitĂ© fait peur. Elle dĂ©range par ses contradictions. Elle demande de la patience et de la fraĂźcheur de regard pour discerner les signaux faibles. Or, pris au jour le jour de nos vies, nous avons un besoin essentiel de simplicitĂ©. Sans simplicitĂ©, nous ne pourrions pas vivre. Un monde simple serait tout simplement dans lâidĂ©al lâexact contraire dâun monde complexe. Un monde que lâon a sous contrĂŽle, un monde cohĂ©rent, immĂ©diatement visible ou transparent. Et oĂč nos compĂ©tences sont directement et Ă©videmment applicables. Notre besoin de simplicitĂ© est Ă la fois irrĂ©ductible, vital, lĂ©gitime, et fondamentalement vulnĂ©rable Ă son excĂšs quâest le simplisme. Le simplisme, câest la prĂ©supposition que le monde pourrait nâĂȘtre que simple. Que lâon pourrait en Ă©radiquer la complexitĂ©. RĂȘver dâĂ©radiquer la complexitĂ© du monde passe par des solutions » Ă la complexitĂ© qui veulent faire comme si celle-ci nâexistait pas. Câest le cĂŽtĂ© rassurant de tout leader lorsquâelle ou il affirme disposer des solutions qui vont nous sortir de la crise. Cela fait Ă©videmment rĂȘver. Mais le rĂȘve devient dĂ©lĂ©tĂšre, voire dangereux, lorsquâil se complĂšte de lâidentification de celles et ceux Ă cause de qui » le monde est complexe. De lâidentification des boucs Ă©missaires de nos attentes et de nos angoisses. Notre besoin de simplicitĂ© nâa cependant pas le monopole de la vulnĂ©rabilitĂ© Ă basculer dans lâexcĂšs. Ă trop insister sur la complexitĂ© du monde, en perdant de vue le besoin de celles et ceux qui souffrent dans un monde dont ils nâont pas les clefs, lâon peut finir par sây complaire, et en sâen apercevant ou non. Et lâon perd de vue alors la vĂ©ritable complexitĂ©. La vĂ©ritable complexitĂ© tient au fait que le monde est Ă la fois fait de complexitĂ©, et de notre besoin humain, fondamental, de simplicitĂ©. Câest cela la vraie complexitĂ©. Et elle requiert une vĂ©ritable Ă©coute. Les dĂ©rives de Jupiter La raison principale pour laquelle, si notre prĂ©sident réélu dit vrai, la politique du quinquennat Ă venir a de quoi nous faire espĂ©rer, est quâen affirmant accorder toute leur place Ă celles et ceux qui ne lui ont pourtant pas fait confiance, Emmanuel Macron affirme quâil va attentivement Ă la fois Ă©couter le besoin de simplicitĂ© qui sâest exprimĂ© lors des Ă©lections prĂ©sidentielles, et mener la politique de changement que requiert la complexitĂ© du monde oĂč nous vivons. Lors de son premier mandat, sâĂ©tant voulu un prĂ©sident jupitĂ©rien », Emmanuel Macron endossait le rĂŽle du chef qui prend en charge la paix et la sĂ©curitĂ© de la CitĂ© â celui non seulement qui apporte les solutions aux problĂšmes complexes du monde, mais qui incarne ces solutions. CâĂ©tait lĂ de maniĂšre problĂ©matique, rĂ©duire la complexitĂ© en sâen voulant lâunique solution. Au contraire maintenant, vouloir lâinvention collective dâune mĂ©thode refondĂ©e » semble significativement plus humble. Humble devant la difficultĂ© objective de tout exercice du pouvoir. Humble devant les crises qui sâimposent les unes aprĂšs les autres. Humble devant le peu de confiance quâa alimentĂ© sur bien des points le quinquennat prĂ©cĂ©dent, et qui sâest soldĂ© par les Ă©lections prĂ©sidentielles dont nous sortons. Le prĂ©sident sortant, entamant son nouveau mandat, se dit donc ĂȘtre dĂ©cidĂ© Ă Ă©couter ce qui se tient dans lâombre. Ă Ă©couter celles et ceux qui ont peur, celles et ceux qui sont en colĂšre, celles et ceux qui souffrent dâun monde en lequel ils ne se reconnaissent pas. Or le prĂ©sident Macron reprĂ©sente tout autant si ce nâest significativement plus le monde de lâĂ©conomie et de la finance, le monde des nantis indiffĂ©rents au sort des pauvres. Le monde brillant de celles et ceux qui tiennent les manettes du pouvoir. Jamais soleil ne voit lâombre », LĂ©onard de Vinci. Wellcome Collection, CC BY-SA Il est significatif que lâon dise, lorsque lâon admire quelquâun, quâil ou elle est brillant » ou brillante ». Un tel compliment qui se veut le plus souvent un trĂšs grand compliment est en fait fondamentalement ambigu. Car le risque de toute personne brillante » est prĂ©cisĂ©ment de manquer dâĂ©coute. De manquer de la capacitĂ© Ă tendre lâoreille aux autres, au monde, voire Ă soi-mĂȘme. De ne plus faire que briller ». Et lorsque lâon ne fait plus que briller, câest lĂ que lâon devient dangereux, car on ne voit plus rien. On ne voit plus les autres, on ne voit plus le monde. On ne voit que ce que lâon projette sur le monde. Car comme le dit LĂ©onard de Vinci, jamais soleil ne voit lâombre ». Il est Ă espĂ©rer que le dirigeant jupitĂ©rien quâavait voulu ĂȘtre le prĂ©sident sortant fasse effectivement place Ă un soleil capable dâattĂ©nuer sa brillance » pour se mettre comme il dit le souhaiter, Ă lâĂ©coute de celles et ceux qui sont dans lâombre. Câest indispensable pour lâavenir de notre pays et de ses habitants. Lorsquâil Ă©tait encore ministre de lâĂconomie et des Finances lors de la prĂ©sidence de François Hollande, Emmanuel Macron identifiait trois maux bien français la dĂ©fiance, la complexitĂ© Ă lâĂ©poque, celle des administrations, et le corporatisme. Maintenant que les cartes ont Ă©tĂ© rebattues, faisons avec le nouveau prĂ©sident le pari de la confiance, de la simplification des choses, et de lâouverture Ă celles et ceux qui sont diffĂ©rents de nous.
mLUCWem. 62bh80lsot.pages.dev/31062bh80lsot.pages.dev/20162bh80lsot.pages.dev/57962bh80lsot.pages.dev/10562bh80lsot.pages.dev/31562bh80lsot.pages.dev/39062bh80lsot.pages.dev/20462bh80lsot.pages.dev/279
rĂȘver de parler avec le prĂ©sident de la rĂ©publique