Article rédigé par Maître Laurent BIDAULT , avocat à Paris. Qu’est-ce qu’un permis de construire et dans quels cas est-il obligatoire ? Le permis de construire est une autorisation d’urbanisme qui est généralement délivrée par la commune dans laquelle auront lieu les travaux, avant le commencement de ceux-ci. Besoin d'un avocat ? Nous vous mettons en relation avec l’avocat qu’il vous faut, près de chez vous Trouver mon Avocat Le permis de construire est généralement obligatoire pour les constructions nouvelles, mais plusieurs exceptions sont prévues au code de l’urbanisme articles R. 421-2 à R. 421-12 du code de l’urbanisme. De même, le code de l’urbanisme énumère les travaux sur des constructions existantes qui nécessitent l’obtention d’un permis de construire article à du Code de l’urbanisme. Dans les autres cas, une déclaration préalable de travaux en mairie peut suffire. A titre d’illustration, les travaux suivants nécessitent un permis de construire l’aménagement des combles si la surface plancher concerné dépasse 40m2 ; la construction d’une véranda de plus de 40m2, les travaux d’extension d’un garage dépassant 40m2 ; ou encore la construction d’une piscine non-couverte de plus de 10m2. A l’inverse ne nécessitent pas de permis de construire certaines habitations légères pour le loisir, le mobilier urbain ou encore les terrasses de plain-pied. Où et dans quels délais un permis de construire peut-il être obtenu ? La demande de permis de construire doit être faite généralement auprès de la mairie de la commune où sont situés les travaux. Le dossier de demande de permis de construire doit comporter obligatoirement un certain nombre de pièces dont la liste est fixée par les articles et Code de l’urbanisme du code de l’urbanisme ; il s’agit notamment du formulaire Cerfa relatif aux constructions nouvelles ou celui relatif aux constructions existantes, le plan de situation du terrain, le plan de masse du terrain et de la construction ou encore le plan de coupe du terrain. La demande de permis de construire doit être présentée en 4 exemplaires auprès de la mairie. Notez que cette dernière dispose alors d’un délai d’instruction de 2 mois à compter de la demande concernant les maisons individuelles et d’une durée de 3 mois concernant les autres ouvrages. Sans réponse dans ce délai, le permis de construire est réputé avoir été accordé de façon tacite article Code de l’urbanisme. Un permis de construire modificatif – qui vient modifier de façon limitée le permis de construire initial – s’obtient dans les mêmes conditions. Précisons enfin que la demande de permis de construire est gratuite et que le recours à un architecte n’est obligatoire que pour les constructions nouvelles et les travaux d’agrandissement de constructions existantes qui dépassent 150m2 article Code de l’urbanisme. Attention à l’obligation d’affichage du permis de construire Il est obligatoire d’afficher son permis de construire Articles et suivants Code de l’urbanisme. Surtout, c’est à compter de la date de cet affichage – s’il est régulier – que le délai de contestation à l’encontre du permis de construire commence à courir. L’affichage du permis de construire doit être fait au moyen d’un panneau rectangulaire d’une dimension minimale de 80 cm par 120 cm. Ce panneau doit préciser notamment le nom du propriétaire, la raison sociale de la société en charge de la construction, éventuellement le nom de l’architecte, la date à laquelle le permis a été délivré ou encore la nature du projet ou des travaux autorisés. De plus, le panneau d’affichage doit être lisible depuis la voie publique ou depuis les espaces ouverts au public, pendant toute la durée du chantier. Il peut être utile de faire constater par voie d’huissier le bon affichage du permis de construire, afin de purger le délai de contestation du permis. Dans quel délai un permis de construire peut-il être contesté ? Le délai de recours à l’encontre d’un permis de construire au d’une déclaration préalable d’ailleurs est de 2 mois à compter du premier jour de l’affichage régulier du permis de construire, d’où l’intérêt de procéder à celui-ci. En effet, en l’absence d’affichage du permis de construire, celui-ci peut être contesté pendant toute la durée des travaux et jusqu’à un délai de 6 mois après leur achèvement, ce qui peut s’avérer extrêmement préjudiciable. Qui peut contester un permis de construire ? Les tiers à l’opération de construction ou de travaux peuvent contester le permis de construire autorisant celle-ci. Il s’agit généralement des voisins ou des riverains de l’opération. Il peut s’agir également d’une association sous certaines conditions, ou du préfet. La commune peut également retiré un permis de construire dans un délai de 3 mois suivant sa délivrance. Le tiers devra démontrer son intérêt à agir contre le permis de construire, ce dernier doit en effet affecter directement les conditions d’occupation, les conditions d’utilisation ou les conditions de jouissance des biens du tiers article Code de l’urbanisme. Le requérant ne pourra invoquer que des griefs qui sont relatifs à l’irrégularité du permis de construire au regard des règles d’urbanisme, telles que celles qui sont précisées au plan local d’urbanisme PLU par exemple. Comment contester un permis de construire ? Premièrement, la contestation du permis de construire peut se faire au moyen d’un recours gracieux demandant le retrait du permis auprès du maire qui a accordé le permis de construire. Ce recours doit être fait dans un délai de 2 mois suivant la date d’affichage du permis de construire. Le maire disposera alors d’un délai de 2 mois pour répondre à cette demande. A défaut, le maire sera réputé avoir rejeté cette demande et le requérant disposera alors d’un délai de 2 mois pour saisir le Tribunal administratif. Deuxièmement, la contestation du permis de construire peut se faire directement devant le Tribunal administratif, dans un délai également de 2 mois suivant la date d’affichage du permis de construire. Attention Dans ces deux cas de figure, le requérant doit impérativement informer le titulaire du permis de construire de son recours, dans un délai de 15 jours à partir de la date de dépôt de son recours. Que faire si les travaux débutent alors que le permis de construire a été contesté ? Le recours contre un permis de construire n’est pas suspensif, ce qui signifie que le titulaire du permis pourra débuter les travaux alors même que son permis est contesté. Afin de suspendre l’exécution des travaux jusqu’à ce que le juge administratif se prononce sur le litige, il est possible de former un référé suspension auprès du Tribunal administratif, afin de demander au juge des référés qu’il suspende l’exécution des travaux. Dans ce cas, il faudra démontrer qu’il y a une urgence à suspendre l’exécution des travaux classiquement constituée par le fait que les travaux débutent et que la légalité du permis est sérieusement douteuse au regard des règles d’urbanisme.
Lebénéficiaire d’un permis de construire purgé de tout recours peut-il être poursuivi pénalement pour violation d’une règle d’urbanisme de fond ? septembre 17, 2019 Publié par Raphaël MARQUES; 07 Mar Cour de cassation, Chambre criminelle, 7 mars 2017, n° 16-80739 . L’article L.610-1 du Code de l’urbanisme dispose que : « En cas d’infraction aux dispositions Avant de faire construire votre maison, vous devez demander une autorisation d’urbanisme auprès de la commune où vous souhaitez résider c’est le fameux permis de construire ». Mais pour être définitivement valable, ce document doit être purgé des recours des tiers cela se traduit par un délai destiné à permettre à ceux qui ont un intérêt à agir les voisins, par exemple de déposer un recours si la construction leur paraît illégale. Voyons comment cela fonctionne… Recours contre un permis de construire de quoi s’agit-il ? D’une façon générale, en droit, un recours consiste à en appeler à l’arbitrage d’une tierce personne pour obtenir la reconnaissance d’un droit. On appelle donc recours contre un permis de construire », une action légale intentée par un requérant ayant prouvé son intérêt à agir contre une autorisation d’urbanisme accordée par une mairie. Par exemple, un riverain peut avoir un intérêt à agir contre un permis accordé, si sa parcelle se retrouve à l’ombre du fait d’une construction nouvelle. Dans les faits, le recours contre un permis de construire a toujours comme base le règlement d’urbanisme en vigueur sur la commune concernée. Pour obtenir gain de cause devant le juge, le requérant doit prouver que la construction autorisée ne respecte pas les règles d’urbanisme en vigueur sur la localité. Celles-ci peuvent être décrites dans le Plan local d’urbanisme,dans le Plan d’occupation des sols bientôt obsolètes,ou encore dans le règlement national d’urbanisme RNU si la commune ne s’est dotée d’aucun document. Bon à savoir déposer un recours auprès de… ? Un recours est toujours intenté non pas contre le pétitionnaire celui qui demande l’autorisation d’urbanisme, mais contre la mairie qui aurait fait une erreur d’appréciation du droit en autorisant la construction. Les recours contre les permis de construire sont déposés au Tribunal administratif, qui régit les contentieux entre l’administration, les collectivités et les particuliers. Délais de recours et importance du panneau de permis de construire On dit qu’un permis est purgé » lorsque les délais de recours contre lui sont écoulés. Ce délai est de 2 mois dès lors que le permis est, non pas obtenu, mais affiché publiquement en limite de parcelle et de façon à pouvoir être lu depuis la voie publique. C’est pour cette raison qu’il est conseillé de faire constater l’affichage de son permis de construire par huissier de justice, le seul à pouvoir garantir la pose de façon irréfutable. Dans le cas contraire, en effet, un voisin mal intentionné peut tout à fait décrocher le panneau, et prétendre que le permis n’a pas été affiché pour prolonger le délai de 2 mois… Il est également conseillé, lorsque l’on fait construire sa maison, d’aller à la rencontre de ses futurs voisins, afin de les rassurer sur la construction projetée et de décourager un éventuel recours. Bon à savoir En cas de recours contre votre permis Si cela arrive, il vous faut bien connaître le règlement d’urbanisme et s’assurer que vous êtes dans votre bon droit. Un nombre important de recours est déposé uniquement pour ralentir les travaux, voire, dans certains cas, pour tenter d’obtenir une réparation en monnaie sonnante et trébuchante. La loi Elan punit toutefois ce qu’on appelle des recours abusifs . Comment déposer un recours contre un permis de construire ? La première condition, si le requérant est un particulier, est de justifier d’un intérêt à agir. Il lui faut ainsi montrer que la construction prévue pénalise la jouissance en toute quiétude de son bien. Il doit également préciser en quoi la nouvelle construction impacte cette jouissance, car cet impact doit être direct il sera par exemple difficile de justifier une gêne visuelle si le requérant est situé à 600 m de la construction prévue ! Une fois justifié l’intérêt à agir, le requérant doit – comme vu plus haut – déposer son recours dans un délai de 2 mois suivant l’affichage du permis de construire. Puis, il est ensuite tenu de notifier son recours par lettre recommandée à la mairie à l’origine de la décisionet au pétitionnaire titulaire de l’autorisation. Si le recours est recevable, commence alors une procédure au tribunal administratif de la juridiction où est situé le bien immobilier projeté. Pour minimiser les risques de recours, il peut être judicieux de passer par un constructeur de maisons individuelles reconnu et expérimenté qui connaît parfaitement les règles d’urbanisme en vigueur dans votre région. N’hésitez pas à demander conseil auprès de En attendant, découvrez aussi nos conseils liés à cette thématique spécifique Que faire en cas de refus de votre permis de construire » et Faire construire en zone Bâtiment de France ». Sil avait effectué de telles vérifications, il aurait constaté que les permis de construire n’étaient pas purgés de tout recours. Il aurait ainsi pu signaler ce fait aux acquéreurs et les informer du danger de conclure la vente avant l’expiration des délais. Pour sa défense, le notaire ne peut invoquer la réticence ou les manoeuvres dolosives de la société venderesse qui Faute de s’assurer de la purge d’un permis de construire, tout porteur de projet s’expose à de sérieuses déconvenues. Selon un proverbe tchèque bien connu, celui qui a un bon voisin vendra sa maison plus cher ». Il va sans dire que celui-là pourra aussi construire plus vite ! Car, comme toutes les autorisations d’urbanisme délivrées, le permis de construire peut entrer en conflit avec des intérêts que des riverains peuvent vouloir défendre. Alerté par l’affichage du permis sur le terrain, ce voisin, que l’on qualifie en droit de tiers, est susceptible d’en contester la légalité. Avant de saisir le tribunal administratif, il pourra introduire devant le maire de la commune un recours gracieux dans l’espoir d’en obtenir le retrait. Les règles applicables au contentieux du permis de construire reposent dans le Code de l’urbanisme sur un équilibre délicat offrant des garanties aux différentes parties d’une part, au bénéficiaire de l’autorisation, qui entendra de manière légitime sécuriser celle-ci en la rendant incontestable ; et, d’autre part, aux tiers méritant d’être suffisamment informés pour faire valoir leur intérêt à contester l’autorisation. Le délai de recours de 2 mois Le délai de recours contentieux contre un permis de construire court, à l’égard des tiers, durant une période continue de deux mois à compter de son affi chage régulier sur le terrain d’implantation du projet. Il s’agit d’un délai franc. Cela signifie qu’il ne prend en compte que des journées entières de 24 heures. Le premier jour franc » est donc le lendemain J+1 car l’affi chage s’y trouvera bien établi 24 heures durant. Si le dernier jour du délai se trouve être un samedi, un dimanche ou un jour férié, le recours introduit le premier jour ouvrable suivant est encore recevable. L’affichage du permis sur le terrain L’affichage du permis de construire sur le terrain revêt une importance considérable. Obligatoire durant l’intégralité du chantier, cet affichage doit être régulier pour permettre le démarrage du délai de deux mois de recours des tiers contre l’autorisation. L’affichage s’effectue sur un panneau rectangulaire dont les dimensions sont supérieures à 80 cm. Le Code de l’urbanisme impose qu’il soit établi sur le terrain de manière visible de l’extérieur » art. R. 424-15 CDU. La liste des renseignements qu’il comporte doivent demeurer lisibles de la voie publique pendant toute la durée du chantier » art. A. 421-7 CDU. C’est au titulaire du permis de construire qu’il appartient d’apporter la preuve de la régularité de l’affichage. Il pourra à ce titre utiliser tout élément de preuve. Il lui est loisible par exemple de solliciter un ou plusieurs constats d’huissier. Faute d’affichage régulier, le délai de recours de deux mois ne pourra pas débuter. Le permis ne restera pas pour autant contestable indéfiniment ; l’autorisation sera automatiquement purgée au terme d’un délai de 6 mois suivant l’achèvement des travaux. Sauf preuve contraire, la date de démarrage de ce délai est celle de la réception de la déclaration attestant l’achèvement et la conformité de travaux DAACT. L’intérêt à agir du voisin requérant Le plus souvent, le voisin requérant est une personne physique. Dans ce cas, le tiers n’est recevable à former un recours contre un permis de construire que si la construction, l’aménagement ou les travaux sont de nature à affecter directement les conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance du bien qu’il détient ou occupe régulièrement ou pour lequel il bénéficie d’une promesse de vente, de bail, ou d’un contrat préliminaire » art. L. 600-1-2 CDU. C’est à l’auteur du recours d’apporter la preuve de son intérêt à agir et il lui appartient de préciser l’atteinte qu’il invoque. Pour apprécier l’intérêt à agir du requérant, le juge doit vérifier un à un les éléments factuels avancés de manière à apprécier s’ils sont de nature à caractériser l’atteinte directe » aux conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance de son bien CE, 10 juin 2015, n° 386121, Brodelle et Gino. L’intérêt à agir des tiers est évidemment conditionné par leur proximité au regard du projet. Cette proximité peut être appréciée de façon différente selon l’importance de la construction autorisée. Plus la construction est conséquente, plus sa zone d’impact est elle- même importante. Prenons un exemple récemment jugé par le Conseil d’Etat, qui a décidé que, n’a pas d’intérêt à agir le tiers dont la propriété, située dans un secteur demeuré à l’état naturel, est séparée de celle des bénéficiaires du permis de construire par une parcelle longue de 67 mètres. Dans les faits, la maison du tiers est distante d’environ 200 mètres de l’habitation dont la construction est autorisée par ce permis. Les boisements présents sur les terrains en cause ne suffisent pourtant pas à occulter toute vue et tout bruit entre le terrain d’assiette de la construction et la propriété du requérant. Ces éléments ne sont pas, à eux seuls, de nature à établir une atteinte directe aux conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance de son bien CE, 18 mars 2019, n° 422460, Commune de Montségur-sur-Lauzon. L’obligation d’information à la charge du requérant L’auteur du recours contre un permis de construire est astreint à une double obligation d’information art. R. 600- 1 CDU. Il lui faut notifier son recours à l’auteur de la décision – le maire – et au titulaire de l’autorisation. La notification doit intervenir par lettre recommandée avec accusé de réception dans un délai de quinze jours francs à compter du dépôt du recours au tribunal. La notification est réputée accomplie à la date d’envoi de la lettre. Informé de l’existence de ce recours, le titulaire du permis de construire prend le plus souvent la décision de ne pas débuter le chantier ou de suspendre les travaux s’ils ont déjà commencé, bien que ce ne soit pas une obligation. En effet, l’introduction d’un recours contre un permis de construire devant le maire ou devant le tribunal administratif n’entraîne pas la suspension de celui-ci. Pour ne pas attendre cette éventuelle notification et engager ses travaux en toute sérénité, le titulaire du permis de construire peut se faire délivrer par le greffe du tribunal administratif compétent un certifi cat de non-recours attestant de l’absence de recours contentieux contre son autorisation art. CDU. Ainsi, pour achever notre propos sur un autre proverbe, de même qu’un homme averti, un permis de construire purgé en vaut deux ! Ne manquez pas aussiA lire également Les5 meilleures manieres de faire un recours gracieux permis de construire. Non-conformité au permis de construire En principe, cette autorité (traditionnellement, le maire) dispose d’un délai de 3 mois à compter de la date de réception à la commune de la déclaration de conformité pour contester la conformité des travaux au permis.Sommaire de l’article 1 Le délai de recours à lencontre des autorisations d’urbanisme 2 Les différentes formes de recours 3 Les conséquences dune annulation ou d’un retrait administratif de lautorisation d’urbanisme 4 Dernière précision pour la route 5 Pour conclure Le délai de recours à lencontre des autorisations d’urbanisme Toutes les autorisations d’urbanisme permis de construire, d’aménager ou déclaration préalable de travaux sont des décisions administratives susceptibles de faire l’objet d’un recours en annulation. Le principe est simple si un recours aboutit, l’autorisation obtenue est annulée. Quelle que soit l’autorisation d’urbanisme, le délai de recours est de 3 mois. Il comprend – un délai de recours des tiers de 2 mois à compter du 1er jour d’affichage de l’autorisation d’urbanisme sur le terrain. Pour en savoir plus sur les formalités d’affichage, n’hésitez pas à consulter nos pages qui leur sont consacrées. – un délai de retrait administratif de 3 mois à compter de la date figurant sur l’arrêté de délivrance du permis ou de non-opposition à déclaration préalable. En cas d’obtention tacite de l’autorisation d’urbanisme autrement dit d’absence de réponse, le délai de retrait administratif commence à courir à partir de la date d’expiration du délai d’instruction. Ce n’est qu’une fois ce délai de 3 mois expiré à condition bien sûr qu’aucun recours n’ai été formée qu’on considère qu’un permis ou qu’une déclaration préalable de travaux est définitif » ou purgé de tous recours et retraits administratifs ». Remarque Avant l’expiration du délai de recours, on va parler simplement de permis obtenu » et non de permis purgé » ou définitif ». Les différentes formes de recours L’appellation générale de recours » englobe en réalité deux types d’actions susceptibles d’aboutir à une annulation de l’autorisation d’urbanisme le recours des tiers et le retrait administratif. Le délai de recours des tiers commence à courir à partir du 1er jour d’affichage du panneau de permis de construire sur le terrain. Il est de 2 mois. Le recours des tiers N’importe quel tiers justifiant d’un intérêt à agir peut former un recours. Ce peut bien sûr être un voisin proche mais pas que. Ce peut aussi être une association locale dont l’objet est la préservation de l’environnement, par exemple, ou un voisin a priori plus éloigné propriétaire ou locataire pour peu qu’il justifie que le projet de construction porte atteinte à la jouissances ou l’utilisation de son bien. En l’absence de liste » des tiers susceptibles de former un recours dans la Loi, c’est au juge du tribunal administratif qu’il revient de s’assurer de l’intérêt à agir d’un tiers. En pratique, le tiers qui estime qu’une autorisation d’urbanisme est illégale car délivrée en méconnaissance de certaines règles d’urbanisme, a la possibilité de former deux types de recours le recours gracieux et le recours contentieux. Le recours gracieux contre un permis de construire ou toute autre autorisation d’urbanisme Généralement, on considère le recours gracieux comme l’étape n°1 d’une action visant à obtenir l’annulation d’une autorisation d’urbanisme car il s’agit du recours le plus simple à mettre en œuvre. Concrètement, le tiers n’a qu’à envoyer un courrier en recommandé avec accusé de réception à la personne qui a délivrée l’arrêté en cause, lui demandant de l’annuler et en précisant pourquoi. Suite à cela, le Maire dispose d’un délai de 2 mois pour répondre ou ne pas répondre, ce qui équivaut à rejeter la demande. S’il répond, deux options soit le Maire entend les arguments du tiers, se rend compte qu’il a commis un erreur en prenant l’arrêté et annule l’autorisation d’urbanisme. Dans ce cas, le permis est annulé et les travaux qui auraient d’ores et déjà été réalisés deviennent illégaux. Soit le Maire rejette la demande d’annulation et en informe le tiers. Là où les choses se corsent un peu, c’est sur la question des délais. En effet, le fait qu’un tiers forme un recours gracieux a pour conséquence de rallonger le délai de recours contentieux. Pourquoi ? Parce qu’une fois reçue la réponse de la mairie et à condition d’en avoir informé le titulaire de l’autorisation d’urbanisme, le tiers dispose d’un nouveau délai de 2 mois, pour entamer cette fois une seconde action le recours contentieux contre le permis ou la déclaration préalable. Le recours contentieux Le recours gracieux est facultatif. Rien n’empêche le tiers de former directement un recours contentieux en annulation devant le tribunal administratif. Conséquences Soit le recours contentieux n’est pas précédé d’un recours gracieux et il intervient dans les 2 mois de l’affichage du permis sur le terrain, Soit il fait suite à un recours gracieux et dans ce cas, il doit être formé auprès du tribunal dans les 2 mois du rejet du recours gracieux. Oui, oui, vous avez bien lu s’il y a recours gracieux, le délai de recours contentieux peut aller jusqu’à 6 mois après le premier jour d’affichage du panneau sur le terrain 2 mois de délai, 2 mois de réponse de la mairie et encore 2 mois pour saisir le tribunal administratif. Et encore, on ne parle ici que du délai de recours. S’agissant du délai pour obtenir un jugement rejet de la demande d’annulation ou annulation de l’arrêté de permis ou de non-opposition à la déclaration préalable, c’est encore bien plus long entre 8 et 24 mois, suivant le tribunal. Le retrait administratif Comme tout acte administratif pris, un arrêté de permis de construire, d’aménager ou de non-opposition à déclaration préalable, est transmis en préfecture pour contrôle. Les services du préfet vont alors examiner la légalité de l’arrêté aussi bien sur le fond c’est-à -dire le respect des règles d’urbanisme que sur la forme autrement dit la procédure. Ce contrôle de légalité s’effectue dans les 3 mois de la date de l’arrêté et, en cas d’illégalité avérée, il se solde par une demande de retrait faite par le préfet au maire. Traduction concrète le maire prend un nouvel arrêté par lequel il retire l’autorisation d’urbanisme qu’il avait pourtant lui-même délivrée. Si les cas de retrait administratif sont beaucoup moins courants que les recours de tiers en annulation, il n’en demeure pas moins qu’ils existent. On note qu’ils sont particulièrement fréquents dans les situations suivantes Quand le projet est soumis à la Loi Montagne ou la Loi Littoral, Quand la commune où se situe le projet ne dispose pas d’un document local d’urbanisme et que seul s’applique le RNU pour en savoir plus sur le RNU, consultez la page suivante Quand l’autorisation d’urbanisme est obtenue de manière tacite, Quand l’autorisation d’urbanisme a été délivrée en dépit d’un avis négatif de l’Architecte des Bâtiments de France. Les conséquences dune annulation ou d’un retrait administratif de lautorisation d’urbanisme Un permis ou une déclaration préalable obtenus autorisent la réalisation de travaux. Logiquement, s’ils sont annulés ou retirés, la réalisation des travaux prévus n’est plus autorisée, à moins de déposer et d’obtenir une nouvelle autorisation d’urbanisme qui soit cette fois devenue définitive. Alors que risque-t-on vraiment à démarrer des travaux de construction ou d’aménagement avant l’expiration du délai de recours et de retrait administratif ? Et quelles sont les conséquences d’une annulation ou d’un retrait de permis ? 1. Attirer l’attention sur son projet de construction Cela peut sembler idiot et pourtant le voisinage prête souvent plus attention à des vas-et-viens d’engins de chantier qu’à la présence d’un panneau d’affichage sur un terrain. L’histoire du maître d’ouvrage qui a attaqué le terrassement de son terrain avant l’expiration du délai de recours et qui, tout étonné, a vu débarquer ses voisins pour l’inonder de questions avant d’apprendre que l’un d’eux formait un recours gracieux parce qu’il était gêné » de la proximité de sa future construction avec sa parcelle, n’est pas une légende urbaine. Si le recours est sans fondement et qu’il est rapidement rejeté, la conséquence n’en sera que l’interruption temporaire des travaux, le temps de s’assurer que les choses ne vont pas aller plus loin. Dans le cas contraire, les quelques jours gagnés sur le planning des travaux seront vite perdus. 2. Devoir demander une nouvelle autorisation d’urbanisme Nous le savons, les maîtres d’ouvrage qui cherchent à entamer leurs travaux avant l’expiration du délai de recours sont toujours motivés par la perspective de gagner du temps sur leur construction. Néanmoins, il faut garder en tête qu’en cas de recours aboutissant à une annulation du permis ou de la déclaration préalable, il sera nécessaire de déposer une nouvelle demande de permis de construire avec les délais d’instruction et de purge qui vont avec. Si des travaux ont été entamés, il sera nécessaire de les faire coïncider » avec le dossier de demande d’autorisation d’urbanisme… à condition bien sûr qu’entre temps la réglementation n’ait pas changé et que l’arrêté autorisant les travaux soit bien délivré par le maire. S’il s’agit de la solution la plus fréquemment mise en œuvre pour régulariser des travaux suite à l’annulation d’un permis, son succès n’est jamais garanti car faute d’obtenir une nouvelle autorisation d’urbanisme définitive, l’ultime sanction c’est la démolition et/ou le paiement de dommages et intérêts. 3. Devoir détruire les ouvrages et remettre le terrain en l’état Lorsqu’un permis ou une autorisation d’urbanisme est annulé ou retiré par l’administration alors que les travaux de construction et/ou d’aménagement du terrain ont déjà été réalisés, la sanction prononcée par le juge peut aller jusqu’à la destruction partielle ou totale des constructions devenues illégales, avec versement de dommages et intérêts au requérant. Dans les faits, vu l’engorgement des tribunaux et le fait qu’un recours n’a pas d’effet suspensif autrement dit que tant qu’une autorisation d’urbanisme n’est pas annulée, elle est valide même si un recours a été formé à son encontre, les juges ne prononcent que rarement la démolition totale d’un bâtiment. La loi dite Macron » du 6 août 2015 est par ailleurs venue encadrer un peu plus les cas dans lesquels la démolition d’une construction illégale peut être prononcer. Désormais, seules les constructions situées dans l’une des 14 zones protégées listées dans le Code de l’Urbanisme pourront faire l’objet d’une démolition. 4. Payer des dommages et intérêts au requérant, en réparation du dommage subi Si la démolition de l’ouvrage réalisé sur la base d’un permis annulé n’est plus systématique, le maître d’ouvrage d’un bâtiment non autorisé par un permis ou une déclaration de travaux peut voir sa responsabilité recherchée par le tiers à l’origine du recours. Il peut donc être condamné par un juge à lui verser des dommages et intérêts en réparation du préjudice causé par sa construction illégale. Attention, dans certains cas, les montants peuvent être importants voire très très importants notamment si la construction litigieuse a pour conséquence la perte de valeur du bien appartenant au tiers. De quoi dissuader, nous l’espérons, les plus impatients à ne pas attendre la fin des délais de recours et de retrait administratif pour démarrer leurs travaux. Dernière précision pour la route Cette recommandation générale de toujours attendre la fin du délai de recours des tiers avant d’entamer les travaux autorisés par un permis de construire ou une déclaration préalable vaut aussi pour les maîtres d’ouvrage propriétaires d’un terrain situé en lotissement. Car ce n’est pas parce que le projet de lotissement fait l’objet d’une autorisation d’urbanisme purgée de tous recours que les permis accordés sur les lots qui le composent ne peuvent pas être attaqués. Pour conclure Un projet de construction s’inscrit dans le temps long et est porteur d’enjeux financiers importants. Compte tenu des conséquences d’une annulation d’autorisation d’urbanisme vues ci-avant, et quel que soit votre degré d’impatience de voir les premiers coups de pelle donnés, ne badinez pas avec les délais de recours, au risque de voir votre projet virer au cauchemar. Voyez plutôt ce temps mort » comme une opportunité d’optimiser vos agencements intérieurs, de peaufiner votre planning prévisionnel ou votre budget de travaux réservés, si vous en avez, ou d’approfondir le volet paysager de votre projet. Et puisque la purge des délais recours est aussi importante, veillez bien à leur mention dans le compromis ou la promesse de vente portant sur le terrain assiette de votre projet de construction. On en le répètera jamais assez La condition suspensive d’obtention d’un permis de construire c’est bien, mais parler de permis purgé de tous recours et retraits administratifs, c’est encore mieux » ! A bon entendeur ! NataliaCoach seniorCo-fondatrice de " un terrain
Cesclauses sont justifiées par une prise de risque importante et visent à assurer que si on achète votre terrain, nous pourrons y réaliser un projet immobilier. Les principales clauses sont : L’obtention définitive du permis de construire. Sans un permis de construire dit purgé, nous ne pouvons pas réaliser une résidence sur votre